“Bad Hair”, voyage dans l'intimité d'une famille noyée dans un univers déprimant

Le film “Bad Hair”, de la réalisatrice vénézuélienne Mariana Rondon, projeté lundi dans la cadre de la compétition officielle du 13ème FIFM, transporte le spectateur dans un voyage dans l'intimité d'une famille noyée dans un univers déprimant.
De par la qualité du scénario et l'excellente interprétation des comédiens, notamment Samuel Lange qui interprète le rôle de l'enfant Junior, ce long-métrage est une immersion dans un monde complexe de la dualité amour-peur incarnée par le rapport d'une mère avec son enfant.
Le film relate avec brio les désaccords entre un jeune enfant s'éveillant à des sentiments homosexuels et sa mère aveuglée par son désir de tout contrôler dans la vie de son garçon, qui est pour elle l'homme de la famille.
Junior voudrait avoir les cheveux lisses comme sa mère et adore chanter et danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace, alors que sa mère, une célibataire rendue amère suite à un parcours chaotique, reporte toutes ses aspirations sur son fils.
L'histoire se déroule dans un contexte d'une quotidienneté brutale au cœur d'un programme de construction de logements pour la classe ouvrière de Caracas.
Pour les critiques, ce dernier film de Mariana Rondon, qui reflète une bataille intime et personnelle pour s'affirmer via l'exposition d'un attribut commun à tous, est un concurrent sérieux dans cette compétition officielle.
Née à Barquisimeto, Mariana Rondon étudie tout d'abord le cinéma d'animation à Paris. En 1986, elle fait partie de la première promotion de l'Ecole internationale de cinéma et de télévision de Cuba. Avant de fonder en 1991, la société de production Sudaca Films au sein de laquelle elle écrit, produit et réalise plusieurs films, dont son premier long métrage “At midnight and a half” (2000), coréalisé avec Marité Ugas.