Suite au décès du romancier et du journaliste Driss El Khouri, nous republions ci-dessous le poème de Said Ahid en hommage au regretté.
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Tel le Sultan des arbres
de nos géographies voisines,
il est ancré
dans les entrailles
de ces terroirs
qui sont les siens, qu’il nous offre en partage…
Généreusement,
amoureusement,
depuis que le temps est temps,
l’éternité en fait.
Depuis que le Verbe fût,
et que l’Écriture est.
Il est hymne national,
empreinte ancestrale,
murmure des générations passées,
cri des nouvelles
et celles à venir.
Sans lui,
ses cités se dépeuplent,
ses lieux de prédilection perdent
âme, humour,
rire, calembours,
humanité et fraternelle fraternité.
Perdent les mots qui interpellent, somment
ou génèrent du sens à la vie.
Plante sauvage… il est,
multiple…
Toutes les langues sont siennes.
La sacrée et la profane.
La morale et l’irrespectueuse.
La picturale, la musicale, la filmique, la scénique…
La sobre et l’enivrée.
Toutes les langues sont siennes
les vivantes et les mortes.
Celles qui irriguent les océans,
fertilisent les terres,
dressent les montagnes
ou aplatissent les nuls.
Au point de discuter,
toute une éternité nocturne,
avec une muse par un mot unique :
Parce que »,
parce que lui maîtrise aussi
les langues secrètes
sans sons, lettres ou mots
Vigne… tu es.
Laisse Kh’dija la Casablancaise
emprunter tes langues
m’éclairer sur le monde,
éclairer le monde…
Sa fébrilité et ses maux,
que seuls savent traduire tes vocables
immergés dans la sève de la vigne.
Laisse-moi te chanter,
dans les répertoires de ta multiplicité et unicité.
Ne cesse jamais d’être Ba Driss, Ba Briss !