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Avec une conjoncture économique plutôt morose : Le moral des ménages en berne


Nezha MOUNIR
Samedi 12 Mai 2012

Avec une conjoncture économique plutôt morose : Le moral des ménages en berne
Marasme et fléchissement, c'est ce qui caractérise la note rendue publique par le Haut commissariat au plan. La résultante d'une conjoncture économique mondiale morose conjuguée à  une pluviométrie déficitaire. Ladite note fait état de la situation des principaux indicateurs économiques observés au quatrième trimestre 2011 et estimés pour le premier trimestre 2012. Cette note tombe en même temps que celle émise  par le même  organisme se rapportant à l'indice de confiance des ménages durant le premier trimestre 2012 ; lequel a  enregistré une baisse de 1,6 point par rapport au dernier trimestre 2011.
Ainsi et concernant la croissance nationale, la note de conjoncture a relevé un ralentissement  fort accentué. Ceci est dû essentiellement au fait que le rythme de croissance  de la valeur ajoutée hors agriculture a connu, à fin mars, un certain essoufflement pour se situer, au premier trimestre 2012, à 4,3%, contre 5,6%, un trimestre auparavant.
Quant au secteur agricole et après plusieurs années de bonnes performances, la campagne agricole actuelle est  plutôt médiocre. Ainsi et tenant compte d'une production céréalière de 48 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole aurait enregistré, au premier trimestre 2012, une baisse de 11,7%, en variation annuelle. Le creusement du déficit commercial agricole était de ce fait inévitable.
Au terme des deux premiers mois de 2012, les exportations des agrumes et des primeurs se sont infléchies de 16% et 2% respectivement, en comparaison avec la même période une année plus tôt. Les importations pour leur part, auraient repris au cours du second semestre 2012.
La note de conjoncture du HCP s'est penchée également sur le secteur de la pêche dont  la valeur ajoutée aurait connu, au premier trimestre 2012, une contraction de 9,4%, en variation annuelle suite à une progression de 2,5% au quatrième trimestre 2011.
Quid des activités minières ? Selon la note de conjoncture, elles  auraient subi, début 2012, les effets de la baisse de la production phosphatière, en ligne avec la décélération de la demande internationale des fertilisants. Pour ce qui est des industries de transformation, elles auraient, également, connu, au début de 2012, une inflexion de leur dynamique réalisée un trimestre auparavant. Leur valeur ajoutée, hors raffinage, se serait repliée de 0,8% au premier trimestre 2012.
S'il y a un secteur qui a connu une embellie c'est bien celui du  BTP. Ses activités auraient poursuivi, au début de 2012, leur raffermissement conjoncturel, enclenché à la mi-2011. Pour rappel, cet affermissement avait été réalisé grâce à une progression annuelle de 37% de la production du logement social, conjuguée à une hausse de 26% des unités mises en chantier.
La même amélioration se retrouve au niveau de la valeur ajoutée énergétique qui est restée dynamique au début de 2012, affichant une hausse de 8,6%, contre 9,3% au quatrième trimestre 2011.
 Par ailleurs, les prévisions de la note tablent sur une légère reprise des activités touristiques sur la première moitié de l'année 2012. Ainsi, une hausse respective de 1,5% et 0,4%, en variations trimestrielles, de la valeur ajoutée du secteur de l'hébergement et de la restauration, hors effets saisonniers, est escomptée pour les premier et deuxième trimestres 2012.
Cette tendance a été également relevée au niveau du secteur des télécommunications, dont la valeur s'était affermie, au quatrième trimestre 2011, de 2,7% en glissement trimestriel. Cette évolution était notamment due, toujours selon la note de conjoncture, à la  décélération relative du parc des abonnés d'Internet (+10,4% en glissement trimestriel, contre 24,3% au troisième trimestre).
Concernant la demande intérieure, et toujours selon la même note, le  rythme de croissance de la consommation des ménages, notamment en produits primaires, aurait ralenti, par rapport à l'année précédente, pâtissant d'une baisse de l'offre agricole et d'une perte de 157 000 emplois dans l'agriculture, en une année. La consommation en biens non-alimentaires aurait, par contre, poursuivi sa tendance haussière. Les importations de biens de consommation se sont consolidées de 12,6% et les crédits à la consommation se sont raffermis de 12,8% au premier trimestre 2012, en glissements annuels.
Dans un autre volet, la note de conjoncture a indiqué que les prix à la consommation ont connu  une légère hausse de 0,6% en glissement trimestriel, après avoir nettement baissé au quatrième trimestre 2011.
Au niveau de la masse monétaire, en ce début de 2012, le HCP indique que la baisse des liquidités se fait de plus en plus sentir sur le marché monétaire et tend à se poursuivre en liaison avec le creusement du déficit commercial et à l'augmentation attendue des financements monétaires de l'Etat. Cette situation n'est pas près de s'améliorer à court terme.
Idem pour le marché des actions qui a poursuivi ses pertes au début de 2012, après avoir clôturé l'année 2011 avec une baisse de l'indice Masi de 12,9% et une chute du volume des transactions de 34,2%.
Pour ce qui des résultats de l'enquête de conjoncture auprès des ménages, ils sont plutôt mitigés concernant l'indice de confiance.
A voir de plus près les composantes de cet indice, il en ressort que les ménages portent un regard assez positif sur  les perspectives  d'évolution du niveau de vie par rapport à la période passée. C'est loin d'être le cas par rapport à l'évolution du chômage. Ils sont 62,1% à anticiper une hausse du nombre des chômeurs pour les 12 mois à venir contre 18%  à prétendre le contraire. La même tendance se retrouve au niveau de l'opportunité d'achat de biens durables. Pus de la moitié, 54,3%,  considère que la conjoncture ne s'y prête pas contre seulement 21,8%.
Qu’en est-il de la situation financière des ménages? Une légère amélioration est à enregistrer. Cette opinion s'est légèrement détériorée pour ce qui est des perspectives d'évolution futures de cette situation. Le solde de cet indicateur a enregistré une baisse de 2,8 points par rapport au trimestre précédent  mais reste en légère amélioration par rapport au même trimestre de l'année précédente (+1 point).  
Quant aux prix des produits alimentaires, plus de neuf ménages sur dix (92,4%) pensent qu'ils ont augmenté par le passé et plus de sept sur dix (72,3%) estiment qu'ils augmenteront davantage dans les mois à venir.


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