
Alors que le pays est de nouveau entré en récession ce trimestre, le nombre de sans-emploi, qui s’élève à 5.639.500, a continué à progresser par rapport à la fin 2011 où le taux de chômage atteignait 22,85%, a annoncé l’Institut national de la statistique (Ine).
La progression du chômage s’est encore accélérée puisque 365.900 personnes ont perdu leur emploi au premier trimestre de cette année, contre 295.300 durant le dernier trimestre 2011. Le nombre de chômeurs atteint son plus haut depuis le début de la série statistique en 1996. La tranche d’âge des 16-24 ans est particulièrement frappée, puisque 52,01% d’entre eux sont au chômage, contre 48,6% au trimestre précédent. Cette mauvaise nouvelle, au moment où le gouvernement de droite est engagé dans un effort de rigueur sans précédent, s’ajoute à l’entrée du pays, une nouvelle fois, en récession. Cette annonce doit être confirmée officiellement lundi par l’Ine: la Banque d‘Espagne table sur un recul du PIB de 0,4% au premier trimestre par rapport au précédent, où il avait baissé de 0,3%. Le nombre de foyers dont tous les membres sont au chômage continue lui aussi à augmenter, à 1,728 million contre 1,575 million fin 2011. Parmi les 17 régions autonomes d’Espagne, le taux de chômage varie entre 13,55% pour le Pays basque, riche région du nord du pays, et 33,17% pour l’Andalousie, dans le sud, qui reste la plus touchée, avec un secteur de la construction sinistré depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008.
Par branche d’activité, le nombre de sans-emploi augmente dans tous les secteurs: 147.900 chômeurs de plus dans les services, 59.700 dans l’agriculture, 49.800 dans l’industrie et 29.500 dans la construction. Pour tenter d’enrayer la progression du nombre de sans-emploi, le gouvernement espagnol a mis en place en février une réforme du marché du travail.
Mais la lutte contre le chômage se heurte à la politique de rigueur menée par le gouvernement de droite, qui a pour objectif de ramener le déficit public à 5,3% du PIB cette année puis 3% en 2013, après 8,51% en 2011.
L’Espagne, sanctionnée jeudi par Standard & Poor’s, comptait au premier trimestre presque un actif sur quatre au chômage, dans un contexte de récession: un sombre panorama qui devrait, selon des experts, durer jusqu’en 2013, nourri par une cure de rigueur sans précédent.