
La frêle présidente de la Ligue nationale pour la démocratie, une écharpe verte autour du cou, fleurs rouge et blanche accrochées aux cheveux, chemise blanche et jupe noire, est apparue souriante pour le début de son premier voyage en Europe depuis 24 ans.
Le directeur général du Bureau international du travail (BIT) Juan Somavia a salué, dans un vibrant hommage, le long combat pour la démocratie de la «Dame de Rangoun».
Aung San Suu Kyi doit prononcer un discours très attendu devant la Conférence internationale du travail, l’assemblée générale annuelle des Etats-membres de l’OIT. L’année dernière, elle s’était déjà adressée à la Conférence internationale, mais en videoconférence, car à l’époque elle était encore en résidence surveillée.
La chef de l’opposition doit prononcer un discours sur la problématique du travail forcé en Birmanie, un fléau que ce pays s’est engagé à éradiquer d’ici 2015, selon un accord signé en mars dernier avec l’OIT.
Levée des sanctions
En signe de bonne volonté, l’OIT a d’ailleurs levé mercredi, la veille de la venue d’Aung Suu Kyi, les sanctions qui frappaient la Birmanie depuis 1999, à cause du travail forcé.
La chef de l’opposition birmane se rendra ensuite dans la capitale de la Suisse à Berne en train. Elle y rencontrera le chef de la diplomatique helvétique Didier Burckhalter.
Dans la soirée, la leader birmane dînera avec la présidence de la Confédération helvétique, Eveline Widmer-Schlumpf. Aung San Suu Kyi, qui est accompagnée d’une délégation de 4 personnes, prendra l’avion pour Oslo, deuxième étape de sa tournée européenne, où elle prononcera un discours de remerciements pour son Prix Nobel de la Paix, décerné en 1991, alors qu’elle était en captivité en Birmanie.