
"Je veux être candidate à la présidence et je suis assez claire sur le sujet", a-t-elle déclaré devant le Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est dans la capitale Nay Pyi Taw.
La lauréate du prix Nobel de la paix était devenue députée en avril 2012 lors de législatives partielles, après 15 ans de privation de liberté sous l'ancienne junte. Elle avait plusieurs fois laissé entendre que sa candidature à la présidence était inévitable.
La députée a cependant rappelé que la Constitution interdisait à un Birman marié à un étranger de briguer le poste suprême, qui sera attribué par le parlement nouvellement élu.
Or, son époux Michael Aris, aujourd'hui décédé, était de nationalité britannique, tout comme leurs deux enfants. "Pour que je sois éligible à la présidence, la Constitution doit être amendée", a-t-elle convenu.
L'égérie de la démocratie birmane a réussi une spectaculaire reconversion, du statut d'ennemie publique numéro un de la junte birmane à chef de l'opposition parlementaire.
Le parti de Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a remporté 43 des 44 sièges qu'elle briguait lors des partielles de l'an passé, s'imposant comme le grand favori de la prochaine consultation. En face, le parti majoritaire USDP, créé par la junte sortante, semble condamné à la défaite.
Depuis son entrée au parlement, la prix Nobel de la paix tente de se rapprocher des militaires, à qui 25% des sièges du parlement sont attribués d'office et dont elle aura besoin pour amender la Constitution.
L'opposante a pour autant été vivement critiquée ces derniers mois à l'étranger pour la timidité de ses déclarations face aux attaques contre les musulmans. Un silence interprété par les observateurs comme témoignant de sa volonté de ménager l'opinion publique birmane, majoritairement bouddhiste et extrêmement sensible sur le sujet.