Au temps de la Covid, les amoureux de la langue de Cervantès persistent et signent


Libé
Jeudi 25 Février 2021

Au temps de la Covid, les amoureux de la langue de Cervantès persistent et signent
La pandémie de la Covid-19 a eu un impact sur tous les secteurs y compris l’apprentissage des langues. L’enseignement du castillan comme langue étrangère au Maroc a toutefois dérogé à cette règle puisqu’il n’a pas connu un coup de frein sous l’effet de cette épidémie. Au fil des années, l’enseignement de la langue de Cervantès a enregistré une nette progression et les cours de la langue espagnole se sont bien déroulés durant cette pandémie. En ce qui concerne l’institut Cervantès de Rabat, quelque 3.000 inscriptions ont été enregistrées pendant l’année 2020, lit-on dans le site internet de l’institut. Le centre Cervantès, ajoute la même source, se veut néanmoins rassurant, en relevant que “le réseau des Instituts Cervantès dans le Royaume n’a pas manqué depuis le début de la période du confinement d’accompagner ses élèves et ses étudiants, à travers le recours aux méthodes pédagogiques et informatiques en ligne les plus adaptées à leurs attentes”.

Malgré les contraintes de la situation sanitaire dans le Royaume, l’institut a maintenu son contact avec ses étudiants et son public à distance, en particulier durant période marquée parle confinement, relève le site. “Cervantès” a gardé le contact via, notamment son siteweb et ses réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Youtube). De même, l’institut a organisé des cours généraux via vidéoconférence, à travers l’utilisation de programmes et de manuels utilisés durant les cours en mode présentiel, sous la supervision de professeurs-tuteurs, et ce parle biais des plateformes ZOOM, Microsoft Teams, WhatsApp et Skype, ou encore la plate-forme d’apprentissage en ligne Ave Global de l’institut. Les bibliothèques électroniques de l’institut Cervantès ont également permis à leurs adhérents de consulter et lire des livres numériques, d’écouter de la musique, d’accéder aux ressources électroniques et de participer aux clubs virtuels de lecture, ajoute la même source. Du côté des enseignants, il s’avère qu’un nombre de professeurs n’a pas su bien gérer l’enseignement à distance pendant la pandémie. Pour d’autres, cette méthode adoptée par la plupart des écoles et instituts a porté ses fruits. “L’enseignement pendant la pandémie a réinventé le modèle pédagogique. Il faut dire que pour tirer profit de la formation en ligne, il faut y croire”, a confié à la MAP Ouassima Bakkali Hassani, professeure d’espagnol. “On ne peut pas commencer un cours à distance avec l’attitude qu’avec cette méthodologie, on n’apprend pas ou que le professeur ne va pas bien expliquer”, a commenté Mme Bakkali, précisant que l’enseignement à distance exige un “effort supplémentaire pour retenir l’attention des étudiants, mais il reste une alternative d’apprentissage efficace s’il est bien organisé”.

Selon elle, le présentiel est essentiel pour les étudiants les plus vulnérables et les plus jeunes, puisque les enfants, par exemple, ont besoin de plus d’attention physique et peuvent avoir du mal à suivre l’enseignant. Pour réussir l’enseignement à distance, “vous devez disposer des ressources informatiques et de la connectivité nécessaires pour assurer une bonne interaction”, a insisté Mme Bakkali Hassani, également directrice d’une société de services linguistiques. Au-delà des raisons pragmatiques comme les études ou le travail, il y a des personnes qui apprennent le castillan, entre autres langues étrangères, comme un vrai loisir, voire même une passion. Apprendre une langue par “amour” constitue la meilleure motivation. C’est le cas de Fadwa G. qui a appris la langue espagnole alors qu’elle avait déjà entamé sa vie professionnelle. “Apprendre une nouvelle langue a été toujours pour moi un désir et une ambition, et apprendre l’espagnol a constitué pour moi un grand défi”, a-t-elle déclaré à la MAP. “J’ai appris cette langue par amour à la poésie de Federico Garcia Lorca et Pablo Neruda ainsi qu’aux romans de Gabriel Garcia Marquez. Je voulais lire leurs textes en version originale”, a-t-elle confié. “J’ai commencé le premier trimestre puis le deuxième, ensuite s’en est suivie la première année puis la deuxième. En entamant ma troisième année d’apprentissage, j’ai commencé à voyager en Espagne”, a enchaîné cette quadragénaire curieuse et ouverte d’esprit, exprimant son plaisir de parler et communiquer avec cette nouvelle langue. Pour elle, l’espagnol reste “une langue de joie qui chante et danse ainsi qu’une langue qui parle à son cœur”. Ainsi, les Marocains hispanophones, professeurs ou étudiants, prouvent de plus en plus leur amour grandissant pour la langue espagnole. Une langue qui rapproche deux cultures, deux peuples et deux pays, dont l’histoire remonte à plusieurs siècles.


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