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Trois roquettes ont été tirées en direction de l'immense tente sous laquelle s'était ouverte la réunion, mais elles sont tombées à l'écart, la plus près à une soixantaine de mètres, ont déclaré les autorités. Des tirs ont éclaté ensuite entre les agents chargés de la sécurité et des assaillants.
La fusillade a opposé les policiers afghans à trois individus qui avaient réussi à franchir l'important cordon de sécurité en mettant une burqa, le voile intégral des femmes afghanes.
"Nous contrôlons la situation", a assuré aux délégués Farooq Wardak, organisateur de la jirga. Deux individus armés ont été tués et un autre a été arrêté, a-t-il indiqué.
Les taliban ont revendiqué l'opération contre la jirga. "L'attaque est menée par nos combattants", a déclaré à Reuters par téléphone un de leurs porte-parole, Zabihullah Mujahid.
Le président Karzaï a réuni cette jirga, composée de chefs de tribus, d'anciens et autres notables pour tenter de favoriser un consensus national sur l'idée d'une ouverture de paix en direction des taliban.
Le chef de l'Etat ne parlait que depuis quelques minutes lorsque des roquettes sont tombées autour du lieu de la réunion. Karzaï, qui a survécu à au moins trois tentatives d'assassinat par le passé, a invité les délégués à ne pas paniquer et a poursuivi son discours.
"Asseyez-vous, il n'arrivera rien", a-t-il dit à des participants nerveux, dont certains s'apprêtaient à repartir. "J'ai l'habitude de ça", a-t-il ajouté.
Après son discours, Karzaï a quitté l'assemblée à bord d'un convoi de véhicules blindés.
Mille trois cents délégués ont été conviés à cette jirga, dont sont absents les représentants des insurgés, même si certains de leurs sympathisants sont sans doute là.
Les taliban ont officiellement rejeté mardi une jirga qui "ne vise qu'à jeter de la poudre aux yeux" et "constitue un nouveau prétexte pour que l'Amérique poursuive la guerre en Afghanistan".
La jirga réunit les membres influents de la société qui peuvent prendre des décisions et les appliquer au niveau local, régional ou national. L'idée est de consulter le plus de personnes possible afin de forger un consensus.
La réunion peut durer pendant des jours. Les participants se scindent souvent en petits groupes afin d'aplanir leurs divergences. Une jirga peut se conclure sans décision ou se contenter d'avaliser des décisions gouvernementales.
La journée de mercredi a été essentiellement consacrée à des questions procédurières et les délégués se sont divisés en 28 sous-commissions et ont nommé des responsables.
Leurs idées remonteront ensuite vers le chef de la jirga, l'ancien président Burhanuddin Rabani, un représentant de l'opposition choisi par Karzaï.
Le chef de l'Etat a présenté un plan proposant une amnistie pour les taliban de la base qui renonceraient à l'insurrection et accepteraient la constitution. Des formations et des emplois sur des projets de développement dans leurs régions d'origine leur seraient proposés pour les encourager.
Karzaï souhaite aussi que certains responsables taliban soient retirés d'une liste "noire" des Nations unies ou puissent trouver refuge dans un pays musulman ami.