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Au moins 38 morts dans la catastrophe de Gênes

Le gouvernement veut révoquer la concession autoroutière


Jeudi 16 Août 2018

Le bilan de l'effondrement d'un pont autoroutier mardi à Gênes, dans le nord de l'Italie, s'élève désormais à 38 morts, dont trois enfants, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.
"Le bilan s'alourdit malheureusement à 35 morts dans la tragédie de Gênes, dont trois enfants de 8, 12 et 13 ans, avec les derniers corps récupérés par les pompiers qui ont travaillé sans repos cette nuit", a annoncé le ministre sur Twitter.
Selon la protection civile, environ 35 voitures et trois poids-lourds ont été précipités dans le vide lorsqu'une portion de ce viaduc s'est effondrée mardi à la mi-journée. Certains passagers s'en sont sortis sans une égratignure mais d'autres manquent encore à l'appel.
Dans la nuit, les pompiers ont extrait trois corps sans vie, a rapporté à l'AFP Emanuele Gissi, un responsable des pompiers sur le site.
"Tous les espaces vides accessibles ont été explorés, maintenant on déplace les morceaux de débris les plus gros", a-t-il expliqué alors que deux grandes grues ont été amenées sur le site pour ces opérations de déblaiement.
"On ne peut pas savoir s'il y a encore des survivants, mais c'est notre travail de chercher", a-t-il ajouté en précisant que les recherches prendraient "des jours".
Avec l'arrivée de renforts, ce sont désormais 400 pompiers professionnels qui sont engagés dans ces recherches, a précisé M. Gissi.
Par ailleurs, le gouvernement italien a annoncé mercredi qu'il envisageait de révoquer la concession de la société gérant l'autoroute où se trouve le viaduc qui s'est effondré à Gênes.
Les autorités souhaitent en outre la démission des dirigeants de cette société, Autostrade per l'Italia, et vont réclamer une amende pouvant atteindre 150 millions d'euros, a annoncé sur Facebook le ministre des Infrastructures et des Transports Danilo Toninelli.

Pour Luigi Di Maio, vice-Premier ministre et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), le pont "ne s'est pas écroulé par fatalité mais parce que la maintenance n'a pas été faite".
"Les responsables ont un nom et un prénom, et ce sont Autostrade per l'Italia", a-t-il martelé à la radio.
"Pendant des années on a dit que faire gérer les autoroutes par des privés était mieux que par l'Etat. Maintenant on a l'un des plus grands concessionnaires européens qui nous dit que ce pont était en sécurité et que rien ne laissait imaginer l'effondrement", a lancé M. Di Maio.
"Autostrade devait faire la maintenance et ils ne l'ont pas faite. Ils encaissent les péages les plus chers d'Europe et paient les impôts les plus bas, au Luxembourg en plus. Il faut retirer les concessions et faire payer des amendes. Si un privé n'est pas en mesure de gérer les autoroutes, l'Etat le fera", a-t-il prévenu.
"La révocation des concessions est un minimum", a pour sa part lancé sur une autre radio Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite). "En tant que vice-Premier ministre, je vais écrire à tous les autres concessionnaires pour demander quelle part de leur budget ils réinvestissent dans la sécurité".
Mardi soir, le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a annoncé un plan extraordinaire de contrôle des infrastructures.
"Il s'agit d'installer de banals capteurs sensoriels sur toutes les infrastructures du pays pour une surveillance constante. Parfois cela se fait avec des satellites, parfois avec des capteurs", a expliqué M. Di Maio.
Pour sa part, le président Sergio Mattarella a appelé à "un examen sérieux et sévère des causes" du drame. "Aucune autorité ne pourra se soustraire à un exercice de pleine responsabilité: les familles de tant de victimes l'exigent, de même que la communauté frappée par un événement qui laissera des traces".
"Les Italiens ont droit à des infrastructures modernes et efficaces", a ajouté le président.
Le pont Morandi, long de 1,18 km, est un ouvrage en béton de la fin des années 1960 qui a connu selon les experts des problèmes structurels dès sa construction et faisait l'objet d'un coûteux entretien lié en particulier aux fissures et à la dégradation du béton.


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