La marine italienne a annoncé mardi que 17 cadavres d’immigrés avaient été récupérés jusqu’à présent, au lendemain du naufrage d’une embarcation au large des côtes libyennes, tandis que 206 réfugiés ont été sauvés.
«206 personnes ont été sauvées hier (lundi) par les embarcations militaires et civiles qui ont œuvré sur les lieux pendant le naufrage au large des côtes libyennes tandis que 17 corps sans vie ont été récupérés jusqu’à présent», indique un communiqué de la marine italienne, alors que le précédent bilan faisait état de 14 morts.
Deux navires militaires, trois embarcations des garde-côtes et de la police et deux navires marchands, le Kehoe Tide battant pavillon de Vanuatu et le français Bourbon Arcadien ont participé aux opérations de sauvetage.
«Ces navires sont arrivés aussi rapidement que possible sur les lieux du naufrage», assure le communiqué, précisant que deux avions et deux hélicoptères avaient également participé aux opérations de secours.
Les rescapés et les corps des victimes se trouvent sur la frégate Grecale qui se dirige vers le port de Catane, en Sicile.
Le parquet de Catane a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les causes de cette énième catastrophe de l’immigration.
La marine de guerre italienne ajoute dans son communiqué qu’un autre navire, le Sirio, a été engagé dans «d’autres opérations de secours d’embarcations en difficulté, sauvant 295 immigrés qui seront transférés dans le port d’Augusta», toujours en Sicile.
Le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a menacé mardi de «laisser partir» de l’Italie tous les réfugiés qui en ont le droit si l’Union européenne n’aidait pas l’Italie. «L’Europe a deux chemins: ou elle vient ici et met le drapeau européen sur l’opération Mare Nostrum ou alors, une fois défini le statut des immigrés et contrôlé qu’ils ont droit à la protection internationale et veulent aller dans d’autres pays, nous les laissons partir», a déclaré M. Alfano à la chaîne de télévision publique RAI 3.
«Le droit à l’asile est sacro-saint mais il ne peut pas s’exercer qu’en Italie», a-t-il ajouté.
L’Italie reproche régulièrement à l’UE de l’avoir abandonnée face aux arrivées de dizaines de milliers d’immigrés provenant des côtes nord-africaines et de refuser d’en partager le fardeau.