Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Au moins 120 morts dans les inondations d’Indonésie et du Timor oriental


Libé
Mardi 6 Avril 2021

Les secouristes continuaient mardi de rechercher des dizaines de personnes portées disparues dans des inondations et des glissements de terrain générés par le cyclone tropical Seroja qui a fait au moins 120 morts et des milliers de sans-abris en Indonésie et au Timor oriental. Les pluies diluviennes ont transformé en champs de boue des villages des deux pays, et obligé 10.000 personnes à se réfugier dans des abris d'urgence. Le centre indonésien de gestion des catastrophes a fait état de 86 morts dans de petites îles proches du Timor oriental, ramenant à la baisse un bilan précédent qui était de 130 morts, une erreur attribuée à des problèmes de communication avec les régions touchées. Au Timor oriental, on a recensé 34 personnes décédées depuis le passage du typhon dimanche. En Indonésie, les sauveteurs luttaient pour tenter de retrouver plus de 100 personnes portées disparues, utilisant parfois des pelleteuses pour retirer les débris accumulés. A Lembata, une île située à midistance entre Florès et le Timor, les accès routiers ont été coupés, ce qui a obligé les autorités à déployer des machines de chantier pour rouvrir les routes. Certains villages situés sur des hauteurs ont en partie été emportés vers le littoral dans des glissements de terrain. "Cette zone ne pourra plus jamais être habitée", a déclaré à l'AFP Eliyaser Yentji Sunur, un responsable du district de Lembata, en désignant le village de Waimatan qui a été rayé de la carte. "Nous ne laisserons pas les gens revenir. Avec ou sans leur accord, ils devront aller vivre ailleurs." Onesimus Sili, un habitant du village, a raconté que la crue soudaine avait détruit le hameau dans la nuit de samedi à dimanche avant même que les gens n'aient le temps de réaliser ce qui se passait. "Vers minuit, nous avons entendu un grondement lourd et nous avons pensé à l'éruption d'un volcan non loin", a-t-il dit à l'AFP. "Quand nous avons compris que c'était une crue éclair, les maisons étaient déjà parties." Dans les deux pays, les autorités redoutent de favoriser l'épidémie de la Covid-19 en regroupant les personnes évacuées. Le Timor oriental a officiellement enregistré mardi son premier décès dû à la pandémie, une femme de 44 ans. Petit pays de 1,3 million d'habitants coincé entre l'Indonésie et l'Australie, le Timor oriental avait très vite fermé ses frontières l'année dernière au début de l'épidémie pour tenter de protéger sa population, et son système de santé particulièrement souséquipé. Des images du secteur de Florès oriental avaient montré des sauveteurs retirant des corps couverts de boue avant de les placer dans des sacs mortuaires. A Lembata aussi, les secouristes se mobilisaient avec de maigres ressources. "Ces évacués ont pris la fuite ici avec seulement des vêtements mouillés sur le dos, et rien d'autre", a déclaré le maire adjoint de la zone Thomas Ola Longaday. "Ils ont besoin de couvertures, d'oreillers, de matelas et de tentes". Les autorités redoutent déjà que les installations de santé sommaires de la zone ne soient totalement dépassées. "Nous n'avons pas suffisamment d'anesthésistes et de chirurgiens mais on nous a promis que des renforts viendraient", a dit M. Longaday. "Beaucoup de gens souffrent de fractures après avoir été heurtés par des pierres, des morceaux de bois ou des débris". La tempête progresse désormais en direction de la côte ouest de l'Australie. Mais l'Indonésie "risque encore de voir une météo extrême dans les jours qui viennent" en raison du cyclone, a déclaré le porte-parole de l'agence indonésienne de gestion des catastrophes Raditya Jati. Les glissements de terrain et les crues subites sont courants dans l'archipel indonésien, notamment à la saison des pluies. Mais les défenseurs de l'environnement soulignent que la déforestation favorise ces catastrophes. En janvier, 40 Indonésiens avaient trouvé la mort lors d'inondations qui ont touché la ville de Sumedang, dans l'ouest de Java. L'agence nationale de gestion des catastrophes estime que 125 millions d'Indonésiens, soit environ la moitié de la population de l'archipel, vivent dans des régions à risque de glissements de terrain.


Lu 288 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | High-tech | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP











Flux RSS
p