Au micro de la BBC, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a souhaité que la pression internationale contre la Syrie s'intensifie, tout en excluant une intervention militaire.
«Nous voulons qu'il y ait davantage de sanctions. Nous voulons une pression internationale plus forte. Bien sûr, pour que ce soit efficace, ça ne doit pas seulement être une pression des pays occidentaux, cela inclut les pays arabes, cela inclut la Turquie», a déclaré le chef de la diplomatie britannique.
Interrogé sur la possibilité d'une intervention militaire contre le régime du président Bachar al Assad, William Hague a précisé que celle-ci n'était «pas envisageable».
L'assaut lancé dimanche par l'armée syrienne contre la ville de Hama a fait au moins 80 morts, selon des organisations des droits de l'homme. Plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne, ont demandé la saisie du Conseil de sécurité des Nations unies.
La Russie a, quant à elle, fait part de ses préoccupations et a appelé à la fin des violences. «Moscou est très préoccupée par les informations faisant état de nombreuses victimes», a dit le ministère russe des Affaires étrangères.
Il a appelé à la fin de la «répression» en Syrie et demande au régime et à l'opposition de renoncer à la violence, après l'intervention de l'armée syrienne à Hama qui a fait une centaine de morts, selon un communiqué lundi du ministère russe des Affaires étrangères.
«Nous appelons le gouvernement de Syrie et l'opposition à faire preuve d'un maximum de retenue et à renoncer aux provocations et à la répression», a indiqué la diplomatie russe.
«Moscou fait part de sa sérieuse inquiétude suite aux informations faisant état de nombreuses victimes (à Hama). Le recours à la force, tant contre des civils que contre des représentants des structures étatiques, est inacceptable et doit cesser», poursuit le ministère.
L'appel de lundi de la diplomatie russe est le plus ferme adressé par Moscou au régime syrien depuis le début de la répression du mouvement de contestation.
Alliée de longue date de la Syrie, la Russie y prône une non-ingérence et appelle au dialogue politique interne.
«Le lancement rapide d'un dialogue de fond, responsable et global, est particulièrement important pour résoudre les problèmes de politique intérieure et sociaux-économiques dans l'intérêt de tous les Syriens», insiste Moscou.
L'offensive militaire syrienne à Hama a suscité de vives condamnations internationales.
Pour sa part, la France a de nouveau appelé dimanche le Conseil de sécurité de l'Onu à « prendre ses responsabilités » sur la situation en Syrie après les opérations meurtrières menées ces derniers jours par les forces gouvernementales dans plusieurs villes du pays.
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, fait part de la « très vive préoccupation » de la France après les violences de Hama, Daïr az Zour et Abou Kamal, « qui auraient déjà fait plus d'une centaine de victimes », évoquant un » contexte effroyable ».
« Les responsables politiques, militaires et sécuritaires syriens doivent savoir, maintenant plus que jamais, qu'ils devront rendre compte de leurs actes », indique-t-il, ajoutant que « la poursuite de la répression et des exactions contre la population est particulièrement inacceptable en cette veille du mois de ramadan ».
Le président américain Barack Obama s'est dit «horrifié» par ces événements, l'Italie et l'Allemagne ont réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu après ces évènements qualifiés de «massacre» par l'Union européenne.