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Au lendemain d’un déluge mortel : Le président de la municipalité de Khénifra accuse l’ONEP


ABOULKACIM EZZAYANI
Mercredi 31 Août 2011

Au lendemain d’un déluge mortel  : Le président de la municipalité  de Khénifra accuse l’ONEP
Au lendemain de la catastrophe ayant frappé la capitale des Zayanes suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues mercredi dernier sur la ville, plusieurs observateurs se sont interrogés sur les causes des désastres à chaque fois qu’un orage éclate. Des années durant, les habitants vivent le même cauchemar, subissent les mêmes pertes humaines et matérielles mais rien n’est fait pour prévenir ou prendre des précautions pour protéger la population.
Interrogé à ce sujet par la presse locale, le président de la commune urbaine de Khénifra a mis à l’index les services de la météorologie qui, selon lui, n’ont pas alerté le comité de veille pour prendre les mesures nécessaires. Il a accusé par ailleurs l’Office national de l’eau potable à Khénifra qui ne respecte pas les clauses de la convention signée en 1996 entre la municipalité et ledit office dans le cadre du fameux projet allemand. Celui-ci consistait à refaire le réseau d’assainissement de la ville et l’aménagement des rives de l’Oued Oum Erbia pour protéger la population et la «mère du printemps » elle-même de la pollution en établissant des clôtures en béton et grilles tout au long du plus long fleuve du pays.
Cette convention est devenue effective en 2002 avec la fin des travaux du projet allemand qui a connu beaucoup d’irrégularités et plusieurs malversations et qui a fait couler beaucoup d’encre.
Plusieurs commissions d’enquête ont conclu aux prévarications lors de l’exécution de ce projet mais l’impunité à Khénifra est la règle et la justice, l’exception. Il faut rappeler que le maître d’œuvre de ce projet n’est autre que l’ONEP. Le président de la commune reproche suite à ces nouvelles inondations, audit office de ne pas procéder régulièrement au curage du réseau et le fait d’affecter une petite équipe à cette tâche avec deux hydro-cureuses seulement. Et le président de poursuivre qu’il est nécessaire de procéder au relogement loin de la rivière des habitants menacés à chaque fois que les eaux de l’Oued montent.
Certes, les déclarations courageuses du président sont venues  à la fin d’un exercice communal et s’inscrivent sans aucun doute dans le cadre d’une précampagne électorale, il n’en reste pas moins vrai qu’il y a une part de vérité dans ces déclarations de l’après catastrophe.
Du côté de l’ONEP, c’est un autre son de cloche. Le directeur provincial rejette les accusations du président de la municipalité et estime que cela fait partie de la surenchère. « Nous avons une équipe spécialisée dans le curage du réseau d’assainissement qui intervient quotidiennement à travers toute la ville. De plus, nous avons un contrat de sous-traitance avec une société spécialisée dans le domaine avec un coût d’un million de dirhams par an. Mais ce qu’il faut reconnaître c’est que les pluies diluviennes qui se sont abattues dépassent largement la capacité du réseau », a-t-il précisé. Et d’ajouter que l’ONEP a élaboré des projets pour remédier à ces difficultés  tels le projet du boulevard Al Massira ou celui de Jbel Bamoussa qui  consiste à construire un petit barrage ou bassin de rétention. Ce dernier a connu un certain retard avec le refus de la commune de s’occuper de l’entretien du barrage après sa réalisation.
A noter que sur le même site, un autre projet est programmé dans le cadre de la mise à niveau de la ville. Et pourtant les Khénifris souffrent toujours à chaque fois que le ciel devient plus généreux en eau. Le comble, les factures d’eau potable spécifient une contribution du consommateur au projet d’assainissement qui est source de désagrément en temps de pluies. Selon des observateurs à Khénifra, il est insensé que les habitants participent financièrement à un projet qui fait leur malheur chaque fois que les eaux sont abondantes.
Par ailleurs, ces mêmes observateurs voient mal comment un office peut taxer le consommateur sur un projet auquel lui-même ne participe pas financièrement. Si l’on ajoute à cela que l’assainissement n’a jamais été la vocation ou la spécialité dudit office, on comprend que l’anarchie règne sans partage dans une ville hors du temps et hors de la loi. 


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