
La porte-parole du tribunal d'Oslo, Irene Ramm, a précisé que la justice avait besoin de huit semaines pour préparer le cas.
Les procureurs vont également requérir que l'audience se tienne à huis clos, contrairement au souhait d'Anders Breivik, qui va être présenté lundi pour la première fois devant un tribunal. D’autre part, La police norvégienne a annoncé lundi que le bilan de la tuerie sur l'île d'Utoya, près d'Oslo, devrait être révisé à la baisse. "De ce que nous savons à présent, il semble que nous réviserons à la baisse le nombre de personnes tuées dans l'île", a déclaré le chef de la police norvégienne, Oystein Maeland.
Pour l'heure, les autorités norvégiennes avancent qu'Anders Behring Breivik, qui a reconnu les faits, a tué 86 personnes sur l'île situé à 45 km d'Oslo, où l'attentat à la bombe commis un peu plus tôt vendredi dans l'après-midi a fait sept morts.
D’un autre côté, des médias russes relevaient lundi que le suspect des attaques qui ont fait 93 morts vendredi en Norvège citait le Premier ministre Vladimir Poutine et le mode de gouvernement appliqué en Russie parmi ses références, dans un manifeste diffusé sur l'Internet. Dans son manifeste de 1.500 pages, Anders Behring Breivik "fait référence à la Russie, lorsqu'il raisonne sur le thème du mode de gouvernement idéal», souligne le journal Kommersant.
"La démocratie de masse qui a montré son inefficacité en Europe doit être remplacée par une forme de démocratie dirigée qui ressemble à celle de la Russie», écrit l'auteur du texte selon le journal. "Parmi les hommes politiques russes, le texte fait le plus souvent référence au Premier ministre Vladimir Poutine. Il le met, ainsi que le pape, sur la liste des gens avec lesquels il voudrait le plus faire connaissance», ajoute Kommersant.
«Poutine donne l'impression d'un leader» juste et ferme, qui mérite le respect», ajoute l'auteur du manifeste, selon ce journal. Le quotidien en ligne gazeta.ru souligne de son côté qu'outre la référence faite à l'actuel Premier ministre russe, le texte du suspect, un Norvégien de 32 ans proche de l'extrême droite, prend pour modèle le mouvement de jeunesse pro-Poutine Nachi pour la création d'un "mouvement conservateur et patriotique de jeunesse" en Norvège. Interrogé par Kommersant, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a souligné que l'auteur de ce texte était "une créature de l'enfer, un fou». "Quoi qu'il ait dit ou écrit, on ne peut qualifier ça autrement que comme le délire d'un fou", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, des gendarmes français menaient lundi matin une opération à Cournanel (Aude), au domicile du père du principal des attentats, qui ont fait au moins 93 morts en Norvège vendredi. "Nous sommes présents sur les lieux pour surveiller», a déclaré un gendarme. Les gendarmes "entrent et sortent, mais il n'y a pas de perquisition», car pour cela "il faut une enquête judiciaire». La gendarmerie a confirmé qu'il s'agissait bien de la maison du père d'Anders Behring Breivik, mais n'a pas commenté l'opération en cours. D'après les médias norvégiens, Jens Breivik n'avait plus de contact avec son fils depuis une dizaine d'années. Anders Breivik a avoué les deux attaques qui ont fait au moins 93 morts vendredi en Norvège: d'abord l'attentat à la bombe qui a fait sept morts dans le coeur d'Oslo, puis la fusillade sur l'île d'Utoya au cours de laquelle au moins 93 personnes ont trouvé la mort. Il dit avoir agi pour changer la société et dénoncer le "multiculturalisme" et l'"islamisation».