
«A la suite de l’assassinat du coordinateur général du mouvement populaire, le député martyr Mohamed Brahmi, jeudi à midi devant son domicile (...), la présidence de la République annonce un deuil national vendredi», a fait savoir la présidence dans un communiqué, soulignant que le drapeau tunisien sera mis en berne.
L’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), principale centrale syndicale du pays, a pour sa part appelé à une grève générale en réaction à cet assassinat.
Dans un discours adressé jeudi à la nation, le président tunisien Moncef Marzouki a estimé que l’assassinat de Mohamed Brahmi jetait le discrédit sur les révoltes du Printemps arabe.
«Les responsables de ce drame veulent montrer que la Tunisie n’est pas une terre de paix, qu’elle peut basculer elle aussi, ils veulent démontrer que le Printemps arabe a échoué partout», avait-il déclaré.
Les rues de Tunis étaient quasiment désertes vendredi à l’heure d’ouverture des administrations et de nombreux vols ont été annulés en raison de la grève générale, décidée après l’assassinat la veille du député d’opposition Mohamed Brahmi.
De nombreux cafés sont fermés en raison du ramadan, mais les quelques cafés habituellement ouverts durant le mois de jeûne étaient fermés vendredi, les marchés étaient très peu animés et plusieurs commerces avaient leurs rideaux baissés, a constaté une journaliste de l’AFP.
En revanche, le tramway et les taxis assuraient un service minimum ou tournaient à vide à défaut d’usagers ou de clients.
«Ce sont des chiens ces syndicats, on ne peut pas annoncer une grève du soir au lendemain», pestait une femme qui a trouvé portes closes devant sa banque.
Tous les vols de Tunisair et de sa filiale Tunisair Express ont été annulés vendredi et aucun avion n’a décollé, conformément à l’appel à la grève de la puissante centrale syndicale UGTT, a indiqué à l’AFP une source aéroportaire.
Selon cette source, les compagnies Air France, Alitalia et British Airways ont également annulé leurs vols depuis et vers Tunis, les techniciens au sol étant en grève, a indiqué cette source.
En province, la grève était largement suivie à Sidi Bouzid, ville natale de l’opposant de gauche assassiné et point de départ de la révolte qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.