"Selon nos informations, un groupe d'experts du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a remis aujourd'hui au procureur Saïd Mirza l'acte d'accusation dans cette affaire" , a déclaré à l'AFP Farès Souaid, un responsable du camp de l'opposition dirigé par Saad Hariri, ex-Premier ministre et fils de Rafic. Un responsable du gouvernement de Najib Mikati a confirmé la remise de cet acte d'accusation très attendu, mais au contenu encore confidentiel, ainsi que des mandats d'arrêt.
Néanmoins, selon des télévisions locales, quatre suspects sont désignés dans cet acte, contre lesquels des mandats d'arrêt ont été lancés par le TSL. L'une des chaînes a aussi affirmé qu'au moins l'un des suspects est un membre du puissant mouvement chiite du Hezbollah, un allié des régimes syrien et iranien.
Le Hezbollah, un mouvement islamiste armé qui s'attend depuis des mois à être mis en cause par le TSL, a provoqué en janvier la chute du gouvernement d'union de Saad Hariri après le refus de ce dernier de cesser toute coopération avec le tribunal. Son successeur, Najib Miqati, dont le gouvernement est dominé par le Hezbollah et ses alliés, devrait annoncer jeudi le programme de politique générale de son cabinet incluant la position du Liban au sujet du TSL. Il devrait y affirmer que son gouvernement est tenu de respecter les résolutions internationales tant qu'elles ne menacent pas la paix civile, ce qui signifie, selon les observateurs, qu'il ne coopèrera pas avec le TSL.
Paris, Washington et l'ONU avaient déjà exprimé leur inquiétude face à l'éventualité de voir le nouveau gouvernement cesser toute coopération avec le TSL. Ils avaient rappelé au cabinet Mikati ses "engagements internationaux" , notamment concernant le financement du TSL, auquel Beyrouth participe à hauteur de 49%.