Le président syrien Bachar al-Assad a averti dimanche qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir comme le souhaitent les opposants, au lendemain de la décision de ces derniers de participer à la conférence de paix de Genève II.
"Si nous avions voulu nous rendre, nous l'aurions fait depuis le début", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des parlementaires russes à Damas, dans des propos traduits en russe par l'agence Interfax.
"Nous sommes les gardiens de notre Patrie", a-t-il ajouté.
"Seul le peuple syrien peut décider qui doit participer aux élections", a-t-il encore dit.
La Coalition de l'opposition syrienne, réunie à Istanbul, a accepté samedi, après des semaines d'atermoiements et de pression occidentales et arabes, de participer à la conférence de paix de Genève II qui s'ouvre mercredi, une décision saluée par des pays occidentaux.
Les chefs de la diplomatie française Laurent Fabius et américaine John Kerry ont qualifié de "courageuse" la décision de la Coalition de l'opposition syrienne.
"En dépit des provocations et des exactions du régime", ce choix "est celui de la recherche de la paix", s'est félicité M. Fabius.
"Nous savons tous que le processus sera difficile mais je dis au peuple syrien: nous nous tiendrons à vos côtés (...) dans la recherche de la liberté et de la dignité que tous les Syriens méritent", a assuré John Kerry.
Le président de la Coalition de l'opposition, Ahmad Jarba, a fermement rappelé samedi à Istanbul que ces négociations avaient "comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (Assad, ndlr) tous ses pouvoirs".
A Berlin, le chef de la diplomatie a salué "une petite lueur d'espoir", soulignant que "le moindre progrès (...) sur le passage des convois humanitaires ou des accords de cessez-le-feu au niveau local, serait un succès". Et Londres a rappelé que tout accord exigerait que le président Bachar al-Assad quitte le pouvoir.
A signaler que samedi dernier, au moins 34 personnes dont cinq enfants ont péri dans la région d’Alep dans des raids aériens de l'armée, selon une ONG syrienne.
Première manifestation concrète des promesses du régime: pour la première fois depuis septembre 2013, de l'aide alimentaire est entrée samedi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, assiégé par l'armée depuis des mois.