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Le cortège de décès s’est poursuivi avec ceux du compositeur Wajid Khan, des suites du Covid-19 à 42 ans, du réalisateur Basu Chatterjee, de la première chorégraphe de Bollywood Saroj Khan et du chanteur S.P. Balasubrahmanyam, comptant 40.000 chansons de cinéma à son répertoire. Mais c’est sans doute le suicide du comédien Sushant Singh Rajput, à 34 ans, qui a suscité le plus grand émoi.
Bollywood a été dépeint par certains comme un milieu d’inéquité, dépravé par la consommation de drogue. “La campagne de diffamation menée par certains médias contre l’industrie du cinéma a été épouvantable”, a déclaré à l’AFP l’actrice Swara Bhasker, “l’année a été terrible”. Dansle même temps, le coronavirus a obligé les producteurs de films à marquer une pause dans les tournages de Bollywood, coeur de l’industrie du film en hindi, ou dans les autres bastions régionaux du cinéma indien.
Or sur les plateaux, fourmille normalement une multitude de coursiers, de figurants et de travailleurs mal payés. “La perte d’emplois et de revenus a été préjudiciable pour nombre d’entre eux”,souligne Swara Bhasker. Les productions ont provisoirement repris mais les restrictions contre le Covid-19 leur interdisent de tourner les scènes musicales caractéristiques. Les cinémas, fermés pendant des mois, ont rouvert en octobre, maisles spectateurs redoutant le coronavirus ne sont toujours pasrevenus. Lessorties de films en salle sont en suspens, et les producteursse tournent versles plateformes de streaming qui connaissent un essor fulgurant. C’est le cas du film policier “Ludo” lancé sur Netflix le mois dernier, dans lequel joue le comédien Abhishek Bachchan. Lui, pourtant, estime que l’expérience en salle obscure “ne saurait être remplacée”. “Nous aimons nossorties au cinéma et regarder nos films sur grand écran tout en dégustant nos pop-corn, nos samosas et nos boissons fraîches, accompagnés d’amis, de la famille”, dit-il à l’AFP. “Je crois absolument au retour des cinémas, je l’espère vraiment”, ajoutet-il admettant que cette perspective restait aujourd’hui incertaine. “Quelle sera la nouvelle normalité ?”
Si Hollywood a évoqué l’idée de projeter des films en salles et sur les plateformes numériques simultanément — Warner Bros prévoyant d’appliquer cette stratégie pour toutes ses sorties de films en 2021 — Bollywood n’a rien annoncé de tel. Confrontés aux pertes accumulées, nombre de cinémas ont tiré le rideau et nombre d’autres envisagent de déclarer forfait, prévient Komal Nahta, expert du marché du cinéma. “Cela va être catastrophique”, confie-t-il à l’AFP. Mais certains observateurs optimistes veulent croire que la progression de la vaccination permettra au cinéma indien de réaliser un comeback théâtral digne des meilleurs films de Bollywood. “Combien de temps il faudra, je ne sais pas”, admet Komal Nahta, “mais ce sera un big Big Bang”. “L’industrie cinématographique est éternelle”, veut croire aussi Hari Prasad Jayanna, un réalisateur de Bangalore, bastion des films tournés en kannada, la langue officielle de l’Etat de Karnataka.