
«Il y a un échec des services de renseignement du monde entier, pas seulement du Pakistan», a-t-il affirmé à des journalistes qui l'interrogeaient sur la raison pour laquelle le chef d'Al-Qaïda avait pu se cacher dans sa villa non loin d'Islamabad, la capitale pakistanaise. Il a insisté en évoquant «l'échec des services de renseignement du reste du monde, y compris des Etats-Unis».
Le rôle du Pakistan dans la lutte contre «le terrorisme» et la traque de Ben Laden, finalement tué dans la nuit de dimanche à lundi par l'armée américaine sans qu'Islamabad ait été averti au préalable, a été mis en cause par la France peu avant la visite de Yousuf Raza Gilani. Washington a aussi expliqué ne pas avoir averti Islamabad avant son opération commando, par crainte que le chef d'Al-Qaïda ne soit prévenu. «Nous sommes au milieu d'une guerre, nous combattons une guerre contre le terrorisme et nous avons la volonté de lutter contre l'extrémisme et le terrorisme», a assuré le Premier ministre pakistanais pour écarter les accusations de double-jeu. A l'issue d'une rencontre avec des chefs d'entreprise au siège du Medef, l'organisation patronale française, il a souligné que le Pakistan avait «sacrifié 30.000 personnes» dans sa lutte contre «le terrorisme», soit davantage que «toutes les forces de l'Otan réunies».
A ce propos, Yousuf Raza Gilan a déclaré que le Pakistan a besoin de l'aide du monde entier pour combattre «le terrorisme», son «problème numéro un», demandant aux Occidentaux de s'abstenir de diffuser des «messages négatifs» sur son pays. «La sécurité et la lutte contre l'extrémisme ou le terrorisme ne sont pas la tâche d'une seule nation», a-t-il affirmé devant des chefs d'entreprise français, trois jours après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par l'armée américaine non loin d'Islamabad.
«Nous avons besoin d'une stratégie très globale pour combattre le terrorisme. Nous avons besoin du soutien du monde entier», a-t-il ajouté.
Il a souligné que le terrorisme affectait «la région tout entière et le monde». Assurant qu'Islamabad combattait le terrorisme, son problème «numéro un», et avait déjà «payé un lourd tribut», Yousuf Raza Gilani a expliqué qu'il le faisait «pas seulement pour le Pakistan, mais pour la paix, la prospérité et le progrès du monde entier».
Le Premier ministre pakistanais, qui a rencontré mardi soir le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, et devait s'entretenir mercredi avec le président Nicolas Sarkozy, a demandé aux dirigeants occidentaux de ne pas «diffuser des messages négatifs sur le Pakistan». «Ils devraient plutôt envoyer des messages positifs au Pakistan», a-t-il plaidé.
Les autorités françaises ont mis en cause mardi le «manque de clarté» du Pakistan dans la lutte contre Al-Qaïda.