
La vie a commencé à reprendre son cours normal à Tripoli après la proclamation de la libération du pays fin octobre au terme de plusieurs mois de combats entre partisans et adversaires de l’ex-régime de Mouammar Kadhafi.
Mais les problèmes de liquidité et de manque de main-d’œuvre empêchent une réelle reprise de l’activité économique dans la capitale, libérée depuis fin août dernier. Des dizaines de chantiers sont toujours à l’arrêt, et des milliers de Libyens toujours privés de travail et de salaires.
A Tripoli, plusieurs personnes forment de longues files d’attente devant les banques, pour réclamer une maigre partie de leurs dépôts, à la veille de l’Aid al-Adha, selon des journalistes sur place. Des habitants cités par des agences de presse ont indiqué que «les prix ont flambé» notamment à la veille de cette fête religieuse sacrée.
Sur l’avenue Al-Djoumhouriya, les vitres d’un bâtiment de banque, criblées de balles, témoignent de la violence des combats ayant eu lieu en août dans la capitale. «Ce n’est pas seulement un problème d’argent. Il n’y a personne pour remplacer les vitres. Toute la main-d’œuvre est partie», a déploré un des banquiers. Malgré le manque d’argent, la vie a repris dans la capitale et les embouteillages habituels se forment à nouveau, notamment sur l’avenue d’Al-Shat longeant la côte.
Le plus grand centre commercial de Souk Al-Thoulatha a également rouvert ses portes depuis quelques semaines et ses étalages se remplissent petit à petit avec la reprise des importations. Par ailleurs, le Fonds monétaire international a indiqué jeudi qu’il organiserait «prochainement» une rencontre avec les dirigeants de la Libye, afin entre autres d’estimer les besoins de financement de l’Etat.
«Il y aura une rencontre avec les autorités prochainement. Je n’ai pas de date particulière mais ce sera bientôt», a déclaré un porte-parole du FMI, David Hawley, lors d’un point de presse à Washington. Il n’a pas précisé le lieu de cette rencontre.
«Les questions dont nous discutons avec les autorités sont la préparation d’un cadre macroéconomique, l’évaluation de la capacité de gestion des finances publiques, une estimation des besoins de financement, et l’assistance que nous pourrions fournir pour restaurer le système de paiement et les opérations de la banque centrale», a ajouté ce porte-parole.
Le FMI estime que le produit intérieur brut libyen aura été divisé par plus de deux en 2011, au terme d’un conflit qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. Le nouveau pouvoir issu de la rébellion contre M. Kadhafi pense pouvoir renouer avec une production de pétrole normale d’ici à la fin 2012. Selon la compagnie pétrolière nationale (NOC), elle atteint actuellement 530.000 barils par jour, contre 1,6 million avant le début du conflit en février.