
De grands groupes japonais implantés en Chine ont suspendu certaines de leurs activités, de nombreuses écoles nippones, notamment à Pékin et Shanghai, ont fermé leurs portes pour la semaine et la crainte s’est installée au sein de la communauté des 56.000 expatriés japonais après un week-end de violences antijaponaises dans plusieurs villes chinoises.
Tokyo a mis en garde ses ressortissants contre de probables nouvelles manifestations mardi, journée de commémoration en Chine de l’invasion de la Mandchourie par le Japon en 1931. Des milliers de nationalistes chinois ont manifesté au cours du week-end contre le Japon après l’annonce par Tokyo du rachat à leur propriétaire privé d’un groupe d’îles que les Chinois baptisent Diaoyu et les Japonais Senkaku.
Des violences ont éclaté dans au moins cinq villes. Essentiellement dirigées contre les représentations diplomatiques japonaises, elles ont aussi visé des boutiques, des restaurants et des concessionnaires automobiles de marques nippones, telles que Toyota et Honda. La situation pourrait se tendre un peu plus ce lundi car le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste, rapporte sur Internet qu’un millier de bateaux de pêche chinois naviguent vers l’archipel, qu’ils devraient atteindre dans le courant de la journée.
A Shanghai, où vit une importante communauté japonaise, un expatrié a dit avoir été chassé dimanche d’un restaurant par des manifestants avec sa famille et d’autres clients japonais. «Je ne vais pas sortir aujourd’hui et j’ai demandé à mon petit ami chinois de rester avec moi toute la journée de demain», a dit Sayo Morimoto, étudiante japonaise de 29 ans à l’Université de Shenzhen.
Le groupe Panasonic a annoncé lundi que l’une de ses usines avait été victime d’actes de «sabotage» de la part d’employés chinois et que le site resterait fermé jusqu’à mardi inclus.
Selon la presse japonaise, le groupe d’électronique Canon interrompra lundi et mardi la production dans trois de ses quatre usines en Chine en raison des incidents du week-end.