
Les deux journalistes de France 3 se sont entretenus quelques instants avec le couple présidentiel dans un salon du pavillon d'honneur de l'aéroport en présence de leurs proches et des membres du gouvernement, a-t-on précisé à l'Elysée. Le président, qui s'est réjoui mercredi de leur libération dans un communiqué, avait été très critique sur les risques pris selon lui par les reporters dans une zone de conflit.
Journalistes à France 3 partis en Afghanistan réaliser un reportage pour le magazine "Pièces à conviction", Stéphane Taponier, 46 ans, et Hervé Ghesquière, 47 ans, avaient été enlevés le 29 décembre 2009 avec leurs accompagnateurs dans la vallée de la Kapisa, au nord-est de Kaboul. Ils ont raconté jeudi leur captivité et leur libération avec un mélange d'humour et de gravité lors d'une conférence de presse sur le tarmac de la base de Villacoublay, mais ont été relativement discrets sur leur remise en liberté. Ils ont toutefois laissé entendre qu'elle avait été monnayée. Les autorités françaises n'ont rien dit d'éventuelles contreparties, financières notamment, et expliquent leur discrétion par la nécessité de protéger les neuf autres Français toujours otages à l'étranger - en Somalie, au Yémen et au Niger. "La France ne paie pas de rançon", a affirmé mercredi soir Alain Juppé. Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont fait état de "trois ou quatre échecs" en vue de leur libération."On savait qu'on ne risquait pas notre vie dès le début, on représentait de l'argent", a déclaré Stéphane Taponier. "On n'a pas été menacés mais on ne casse pas la tirelire", a ajouté son confrère. Les deux ex-otages ont affirmé ne jamais avoir subi de violences de la part de leurs geôliers taliban. "On n'a pas été frappés, on n'a pas été attachés", a dit Hervé Ghesquière qui a néanmoins évoqué des "conditions de vie très difficiles".