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Il a fallu en effet beaucoup de courage aux élus et aux autorités locales pour prendre cette décision stratégique, tant les enjeux sociaux et économiques sont énormes et les craintes de la population légitimes.
Non seulement les 780 employés de la désormais défunte Régie autonome de transport urbain de Fès (RATF) qui craignaient pour leur avenir et celui de leurs familles, mais aussi les 80.000 étudiants et les 30 millions d’usagers annuels du bus, qui s’accrochaient à une icône de leur ville, ne voulaient surtout pas entendre parler d’une augmentation des tarifs du ticket.
Inscrite plusieurs fois à l’ordre du jour des délibérations du conseil de la ville, la question de la gestion déléguée du transport urbain a toujours fait l’objet d’un désaccord profond entre les élus qui la repoussaient à chaque fois faute de consensus. Mais, si les responsables locaux ont toujours préféré un soutien au secteur plutôt que l’ouverture de l’activité au privé, la crise du transport urbain à Fès a atteint ces dernières années des proportions alarmantes qu’il fallait vite organiser les funérailles de la RATF plutôt que de continuer à privilégier des solutions de rafistolage qui coûtent cher au contribuable et qui n’apportent pas de solutions durables.
Avec un chiffre d’affaires en baisse, un déficit d’exploitation qui se creuse d’année en année et un personnel pléthorique et constamment en grève, la RATF a été plusieurs fois placée sous perfusion à travers des tentatives de restructuration et de redéploiement du personnel et des plans de sauvetage de l’Etat et des autorités locales.
Un ambitieux plan de sauvetage concocté en 2011, qui a suscité beaucoup d’espoir, portait sur l’injection de quelque 150 millions de DH dans les comptes de la RATF, mais n’a pas donné les résultats escomptés.
Ni l’acquisition de nouveaux bus, ni les départs volontaires n’ont permis d’alléger les lourdes charges de la RATF ou d’assainir les comptes de cette agence qui exploite un réseau de 38 lignes, en plus de la desserte, à travers 10 lignes, des provinces de Moulay Yacoub et Séfrou ainsi que certaines communes de la banlieue de Fès (Aïn Bida, Skhinate et Sidi Harazem).
Le Conseil de la ville a donc finalement décidé de lancer un appel d’offres pour la concession du transport urbain, remporté par la société City Bus, déjà présente notamment dans la ville de Meknès voisine.
La société a démarré ses activités lundi avec un cahier des charges qui prévoit l’acquisition de centaines de bus et l’ouverture de nouvelles lignes pour un investissement de 180 millions de DH dès la première année d’exploitation.
Le contrat, qui s’étale sur une période de 15 années renouvelables, engage la société à investir quelque 410 millions de DH au bout de 5 ans avec l’objectif de redresser le secteur et d’offrir un service de qualité à une population qui commence à tourner le dos à ce mode de transport jadis très prisé.
Mais pour les observateurs, la réussite de cette expérience de gestion déléguée du transport urbain dépend, en plus de la mobilisation des ressources financières et des investissements qui seront consentis pour la modernisation du parc, de la lutte contre la prolifération du transport clandestin qui a beaucoup lésé l’ancienne RATF.