
Vêtu d’une chemise kaki, Fidel Castro, qui aura 84 ans vendredi prochain, a été accueilli dans la salle par les applaudissements nourris et les vivats des députés, des membres du gouvernement et de son frère et successeur Raul, 79 ans, selon des images transmises en direct par la télévision cubaine. Connu pour ses discours fleuves du temps de sa présidence, Fidel Castro a prononcé cette fois une allocution d’une dizaine de minutes pour évoquer le danger que le bras de fer entre les Etats-Unis, Israël et l’Iran débouche sur une guerre nucléaire. Il n’a pas évoqué la situation à Cuba.
Le Président des Etats-Unis Barack Obama, «du fait de ses nombreuses occupations, ne s’est pas encore rendu compte de cela, mais ses conseillers ont commencé à prendre conscience» de la situation, a déclaré Fidel Castro, debout à la tribune. C’était la première fois que le «Commandant en chef» s’exprimait en direct à la télévision depuis la grave maladie qui l’a contraint de céder la présidence le 31 juillet 2006.
Le 26 juillet dernier, le père de la Révolution cubaine, qui reste le Premier secrétaire du Parti communiste, avait déclaré qu’il solliciterait la tenue d’une séance extraordinaire du Parlement afin de mettre en garde contre l’imminence d’un conflit nucléaire. Dans un billet publié mercredi dernier dans la presse locale, il avait lancé un «appel» à Barack Obama pour qu’il se garde de toute intervention militaire contre l’Iran, qui est dans le collimateur des grandes puissances pour son programme nucléaire controversé.
Depuis un mois, Fidel Castro, qui se consacrait pendant sa convalescence à l’écriture de ses «réflexions» sur l’actualité dans la presse et de ses mémoires, a fait plusieurs sorties publiques pour discuter de la crise iranienne avec intellectuels, artistes ou diplomates cubains. Depuis son retour très médiatisé sur la scène publique, Fidel Castro n’a jamais évoqué la situation sur l’île communiste, sous l’autorité de son frère. Il n’avait pas assisté à la cérémonie officielle de la fête nationale le 26 juillet ni, le 1er août, à la séance régulière du Parlement, qui se réunit d’ordinaire deux fois par an, et qui s’est penché sur la grave crise socio-économique à Cuba.