
Plus de 1.400 Syriens sont morts et quelque 10.000 autres ont été interpellés dans le cadre de la répression du soulèvement populaire contre le régime du président Bachar El-Assad qui secoue le pays depuis la mi-mars, selon des militants. Des milliers de personnes ont fui vers la Turquie.
Par ailleurs, le nombre de Syriens qui sont arrivés en Turquie pour fuir la répression dans leur pays a atteint 8.538 mardi avec l'arrivée de près de 2.000 nouveaux réfugiés, a-t-on appris de source officielle turque.
«Le nombre de Syriens en Turquie mardi est de 8.538», a souligné à l'AFP cette source. Près de 2.000 réfugiés ont traversé la frontière dans la nuit, a-t-on ajouté de même source. Ces gens arrivent surtout de la ville de Jisr al-Choughour, à environ 40 km de la Turquie, où les forces syriennes sont entrées dimanche pour en «expulser les groupes armés».
L'armée syrienne est intervenue en force pour prendre le contrôle de cette localité du nord-ouest du pays de 50.000 habitants, afin de mater une contestation sans précédent contre le régime du président Bachar al-Assad.
Les réfugiés sont hébergés dans quatre villages de tentes de Hatay, province du sud de la Turquie, installés par le Croissant-Rouge turc. Par ailleurs, plusieurs experts du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme sont arrivés à Hatay pour «enquêter sur les exactions» des Syriens, a appris l'AFP auprès d'un membre de cette délégation qui a requis l'anonymat.
La mission devait recueillir des témoignages auprès des Syriens réfugiés en Turquie. Depuis le 15 mars, plus de 1.200 opposants sont morts et 10.000 autres ont été arrêtés en Syrie, selon des ONG.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré que son pays ne fermerait pas ses portes aux Syriens voulant y trouver refuge.
Les Etats-Unis ont condamné «avec force» lundi les nouvelles violences qui se sont déroulées en Syrie pendant le week-end, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
«Le président (Bachar al-) Assad doit entamer un dialogue politique. Une transition doit avoir lieu. Si le président Assad ne dirige pas cette transition, alors il doit se retirer», a dit le porte-parole. Pour sa part, l'Iran a accusé mardi Israël et ses alliés d'ingérence dans les affaires de la Syrie après les accusations portées par des pays occidentaux selon lesquels Téhéran aiderait Damas à mater la contestation du régime de Bachar al Assad.
«Certains régimes, en particulier l'Amérique et le régime sioniste, avec leurs objectifs propres, incitent des groupes terroristes en Syrie et ailleurs dans la région à commettre des opérations terroristes et de sabotage», a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, au cours d'une conférence de presse.
L'Iran a apporté son soutien aux révoltes dans le monde arabe, sauf en Syrie, pays avec lequel il pense former une «ligne de résistance» face à Israël. Téhéran comme Damas soutiennent le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.