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Commandé par les gouvernements en décembre 2015, lors de la COP 21 de Paris, ce rapport spécial du GIEC s’est penché sur les impacts d'un réchauffement de +1,5°C, un niveau que la Terre pourrait atteindre dès 2030 (2030-2052) faute de réduction massive des émissions de gaz à effet de serre.
Les experts du GIEC estiment que ces risques seront moindres, en particulier si l'on évite de dépasser 1,5° (au lieu de dépasser ce niveau pour œuvrer ensuite en vue de faire baisser la température plus tard au cours du siècle). Car se rapprocher d'un réchauffement de +2°C aurait des impacts irréversibles sur certaines espèces (plantes et vertébrés). Le rapport a listé également les différentes pistes d'actions, qui passent d'abord par une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre (issues aujourd'hui pour les trois quarts des énergies fossiles).
Le site HuffPost a qualifié ces conclusions de « douche froide pour la communauté internationale » qui, avec l'accord de Paris, s'est prononcée pour demeurer "bien en-deçà de 2°C" et si possible à 1,5°, mais dont les engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre poussent le mercure vers +3°C.
Le rapport du GIEC survient à point nommé. En l’occurrence les préparatifs de la COP 24 qui se déroulera le 3 décembre prochain en Pologne et annonce des négociations difficiles entre les Etats appelés à trouver des moyens concrets pour respecter les engagements qu’ils ont pris en 2015. Des engagements pourtant déjà insuffisants.
« La COP 24 va se dérouler dans un contexte particulier marqué d’une part par l’effet Donald Trump en conflit ouvert avec plusieurs pays et d’autre part, l’inadéquation entre le rythme des négociations relatives à la lutte contre le changement climatique et le dégradation du climat. Ceci d’autant plus que ces négociations vont se dérouler dans un pays peu au fait des subtilités des négociations internationales sur le climat », a indiqué Abdelhadi Bennis, acteur associatif et expert en environnement lors du Forum national de la société civile environnementale organisé les 6 et 7 octobre derniers à Casablanca. Et d’ajouter : «Un certain pessimisme règne concernant les préparatifs de la prochaine COP et impose des défis de taille aux négociateurs marocains officiels ainsi que pour la société civile ».
L’intervenant va plus loin. Il pense qu’il n’y aura pas beaucoup d’avancées et qu’il y a risque de régression. « L’accord de Paris est menacé de ne pas aller plus loin. Pis, il y a risque de revenir sur certaines de ses décisions. Les préparatifs de la COP 24 engagés aujourd’hui révèlent certaines avancées sur les questions techniques (préparation de documents, renforcement des capacités, transfert de technologie..), mais au niveau des décisions politiques, il n’y a pas de visibilité et plusieurs questions restent en suspens comme pour le cas de la prise en compte de la revendication des pays du Sud concernant l’équilibre entre les volets atténuation et adaptation. Il y a également la question des financements qui cherche encore une issue puisque jusqu’à aujourd’hui, personne ne sait qui seront les pays donateurs et qui seront les receveurs. Les pays en voie de développement seront-ils considérés comme des pays prioritaires ou seraient-ce les pays pauvres ? La question des alliances reste aussi en suspens », a-t-il expliqué. Et de conclure: « Les négociations vont beaucoup porter sur des questions concernant la gestion administrative plus qu’autre chose. Il y a un manque de confiance entre les pays développés et les pays en voie de développement et le gap s’élargit davantage, ce qui rend incertain l’avenir des négociations climatiques».