
Un policier de haut rang a été tué et un autre blessé dans une attaque contre un point de contrôle du Sinaï (nord-est), dans la nuit de jeudi à vendredi, et un poste de police a été attaqué dans la ville d’El-Arish par des hommes armés, ont indiqué les autorités. Le Sinaï connaît des problèmes de sécurité récurrents depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011, et ceux-ci paraissent se multiplier depuis l’éviction de M. Morsi.
Une centaine de personnes ont été tuées depuis que l’ex-chef de l’État, accusé d’avoir trahi la révolution, de mauvaise gestion et de ne servir que les intérêts de sa confrérie, a été déposé, le 3 juillet. De nouvelles violences ne sont pas à exclure, quelques jours après les heurts sanglants qui ont fait 53 morts et plusieurs centaines de blessés lors d’une manifestation pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine.
Plus d’une semaine après le renversement par l’armée de Mohamed Morsi, à la suite de manifestations massives, les deux camps restent mobilisés.
Les anti-Morsi ont aussi prévu un rassemblement vendredi pour la rupture du jeûne, sur la place Tahrir du Caire.
La défiance des islamistes à l’égard des nouvelles autorités a été renforcée mercredi par le lancement d’un nouveau mandat d’arrêt contre le Guide suprême, Mohamed Badie, et d’autres responsables de la confrérie, recherchés pour incitation à la violence en lien avec les graves incidents de lundi.
Quelque 200 personnes ont en outre déjà été inculpées, parmi les 650 interrogées. Elles sont accusées d’avoir voulu forcer l’entrée du site militaire.
Sur le terrain politique, la tâche du nouveau chef du gouvernement s’annonce particulièrement ardue.
Cette tentative de main tendue a toutefois été rejetée dès mercredi par la confrérie, qui a écarté toute possibilité de pactiser «avec des putschistes».
«Nous continuerons notre protestation pacifique jusqu’à la fin du coup militaire et le retour à la légitimité», a encore commenté jeudi sur internet le porte-parole des Frères musulmans, Ahmed Aref, donnant rendez-vous pour le premier vendredi du Ramadan.
La première mission de Hazem Beblawi, 76 ans, est de maintenir sur les rails le processus de transition politique édicté par le président intérimaire Adly Mansour, qui prévoit notamment l’adoption d’une nouvelle Constitution et la tenue de législatives d’ici début 2014.
Ce cadre institutionnel a, là aussi, été rejeté par les islamistes, et il est critiqué par les laïcs anti-Morsi, qui ont promis de présenter des amendements.