“Anna” Un thriller au féminin

Bon ou pas, un nouveau film de Luc Besson est toujours un événement


M.O
Samedi 13 Juillet 2019

Après le demi-échec de “Valérian”, “Anna”, le nouveau Luc Besson, devrait trouver son public. Même s’il lorgne du côté de son “Nikita” de 1990 et de “Red Sparow” (Francis Lawrence) sorti l’an dernier, le réalisateur français le plus international réalise un thriller efficace au féminin. Sur les écrans depuis mercredi 10 juillet.
C’est l’accroche publicitaire du film. Anna est tour à tour vendeuse sur un marché, top model, amoureuse, tueuse… Au service du KGB, elle revêt tous les avatars pour mener ses missions à travers le monde. Jusqu’à ce que la manipulée devienne manipulatrice pour sortir de son guêpier.
Luc Besson préfère les héroïnes. Nikita, Liloo dans “Le Cinquième élément”, “Lucy”… Maintenant “Anna”. Trois de ses titres portent un prénom féminin. Une trilogie ? Dommage que son nouveau film rappelle beaucoup “Nikita” en reprenant au passage des éléments de “Red Sparow”. Il refait donc un thriller. Bien réalisé, mais "pompé". Cela aurait été un western, Besson aurait abordé tous les genres majeurs au féminin après le thriller et la S-F (fantastique). Dommage qu'il rate le coche.
Luc Besson est bon réalisateur, bon producteur, mais ne sait pas écrire. Comme il rédige ses scénarios et ses dialogues, cela laisse la seule partie technique au bénéfice de ses films. Il a des sujets et des personnages forts, mais les développe mal. Ce qui ne l’empêche pas de rencontrer un large public, et de parsemer de qualités son œuvre. Mais il ne sait pas écrire. Pour preuve, il s’inspire de ses pairs dans ses scénarios. Toutefois, Besson a la solution…
Son atout majeur est Thierry Arbogast, son directeur de la photographie depuis “Nikita” en 1990. Un des meilleurs "chef-op" mondiaux. Toujours écran large (scope), cadrée au millimètre, éclairée au photon, l’image valorise l’impact visuel au détriment du sens. Emballée dans un montage au cordeau, par l’habitué de la maison Julien Rey, cela s’appelle l’efficacité. Avertissement : Anna tue beaucoup. Mais on reste propre. Face à trente tueurs dans un couloir, elle les abat tous, dans de jolies chorégraphies, sorties d’un jeu vidéo.
Avec la découverte de Sasha Luss (Anna) dans une performance très physique, et son action constante, le film vaut surtout par la présence de Helen Mirren (The Queen). Méconnaissable, elle s’amuse dans son rôle de ponte du KGB, implacable et imprévisible. Elle est visiblement ravie de participer à un film parfait pour l’été. Spectaculaire et distrayant.


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