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Ankara dit être en possession de preuves discréditant la version saoudienne

5 peines de mort requises en Arabie Saoudite et dédouanement du prince héritier


Samedi 17 Novembre 2018

La Turquie dispose de preuves, notamment d'un deuxième enregistrement audio, contredisant la version donnée jeudi par le procureur saoudien sur le meurtre à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi, a affirmé vendredi un journal turc.
Il a affirmé que le journaliste avait alors été "drogué et démembré" dans la mission diplomatique et que ses restes avaient ensuite été remis à un "collaborateur" à l'extérieur du consulat.
L'influent éditorialiste Abdulkadir Selvi, proche du pouvoir, a affirmé vendredi dans le quotidien Hürriyet qu'un enregistrement sonore du meurtre dont disposent les autorités turques montrait qu'aucune tentative de négocier avec Khashoggi pour le persuader de rentrer en Arabie n'avait eu lieu.
Selon lui, le journaliste n'a pas été drogué mais étranglé ou étouffé "à l'aide d'une corde ou d'un sac en plastique".
D'après M. Selvi, les services turcs sont également en possession d'un deuxième enregistrement sonore de 15 minutes réalisé avant le meurtre, qui ne laisse aucun doute sur le caractère délibéré du crime. Dans cet enregistrement, "on entend l'équipe saoudienne en train de discuter de la façon d'exécuter Khashoggi, passer en revue son plan préparé à l'avance et rappeler à chacun de ses membres son rôle", selon M. Selvi.
"Des preuves ont également été recueillies après le meurtre, sous forme d'appels téléphoniques à l'international effectués par l'équipe saoudienne", a ajoute l'éditorialiste.
Le procureur général d'Arabie saoudite a annoncé jeudi avoir requis la peine de mort à l'encontre de cinq des 11 suspects inculpés dans l'enquête sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
A Washington, le Trésor a décidé de sanctionner 17 ressortissants saoudiens comme l'y autorise la loi "Magnitsky", qui permet aux Etats-Unis d'imposer des sanctions pour violations des droits de l'homme.
Jamal Khashoggi, connu pour ses critiques envers le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman ("MbS"), a été tué au consulat d'Arabie à Istanbul le 2 octobre après une bagarre et par injection d'une dose mortelle, a dit le procureur adjoint d'Arabie et porte-parole du parquet Shaalan al Shaalan à la presse à Ryad.
Le corps de Khashoggi a ensuite été démembré, sorti du bâtiment consulaire et confié à un "collaborateur local", a détaillé Shaalan, ajoutant que l'on ignore toujours où se trouvent ses restes.
Selon le parquet, le journaliste a été tué après l'échec de "négociations" visant à le convaincre de rentrer en Arabie.
La personne qui a ordonné qu'il soit tué est le chef de l'équipe qui avait été dépêchée à Istanbul pour ramener le journaliste, qui a pris cette décision après avoir constaté qu'il ne pourrait pas le faire sortir de force du consulat, a poursuivi Shaalan.
L'ordre de le faire rentrer au pays émanait du général Ahmed al Assiri, l'ancien numéro deux des services de renseignement limogé le mois dernier à l'issue de l'enquête préliminaire, a-t-il ajouté.
"Le ministère public a requis la peine de mort à l'encontre de cinq individus accusés d'avoir commandité et commis le crime et les peines appropriées à l'encontre des autres inculpés", a déclaré Shaalan.
Onze des 21 suspects ont été inculpés et leur dossier sera transmis à une juridiction. L'enquête se poursuit pour établir le rôle des autres suspects, a-t-il ajouté.
Le magistrat a en outre annoncé qu'un conseiller de Mohamed ben Salman, Saoud al Kahtani, avait été privé du droit de voyager durant le temps de l'enquête. Selon Shaalan, ce conseiller a rencontré les membres de l'équipe chargée de rapatrier Khashoggi avant leur départ.
Le prince héritier n'était en revanche "au courant de rien", a affirmé le procureur adjoint.
Saoud al Kahtani figure parmi les individus visés par les sanctions du Trésor américain, ainsi que Mohamed Alotaibi, consul général d'Arabie saoudite, et Maher Moutreb, un proche de Kahtani qui est apparu au côté de Mohamed ben Salman lors de visites officielles cette année aux Etats-Unis et en Europe.
Interrogé jeudi par la chaîne Al Arabiya, le chef de la diplomatie saoudienne Adel al Joubeïr a répété que "MbS" n'avait "absolument rien à voir" avec cette opération.
Il a admis qu'il restait "des questions sans réponse" tout en reprochant à la Turquie de ne pas avoir fourni à la justice saoudienne "toutes les informations et preuves qui lui ont été demandées à trois reprises".


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