Anis Mansour n’est plus : Le monde de la presse arabe et égyptienne est en deuil


Youssef BENZAHRA
Lundi 24 Octobre 2011

Anis Mansour qui animait régulièrement une rubrique à la dernière page du quotidien arabe Sharq Al Awsat, était de santé fragile. Il en parlait souvent, mais il avait assez de force pour écrire non seulement de la philosophie arabe, mais universelle. Il était polyglotte et avait fait presque le tour du monde. Il était l’Ibn Batouta des temps modernes.
C’est un plaisir que de suivre le récit de ses pérégrinations, racontant par le menu ses aventures et mésaventures.
Quand il parlait des écrivains égyptiens ou des grands chanteurs et chanteuses de son pays, il ne manquait pas de les égratigner au passage, qui pour sa pingrerie, qui pour sa générosité débordante jusqu’à se trouver sans le sou.
Anis Mansour n’épargnait pas non plus sa propre personne. Il ne tenait pas table ouverte, parce que sa nourriture se limitait presque à rien : des légumes bouillis. Il vivait aussi dans la peur de contracter des maladies. Il était un hypocondriaque notoire. Chaque fois qu’il était en contact avec un médecin de n’importe quelle spécialité, il se dépêchait de solliciter une consultation.
Anis Mansour, bien avant la révolution populaire qui emporta Housni Moubarak, ne cachait pas son admiration pour son prédécesseur Anouar Sadate, victime d’un attentat islamique lors d’un défilé militaire.
Du vivant du président Sadate, Anis Mansour jouait le rôle de conseiller en communication et aussi de rédacteur de ses discours.
Il trouvait en Sadate bien des qualités qui faisaient défaut à Moubarak. Autant dire que le courant ne passait pas entre les deux hommes, et il le faisait savoir dans ses écrits. C’était un opposant à Moubarak à sa manière!
Quand on lisait sa rubrique habituel dans Sharq Al Awsat, il était tellement plein de vie,  de verve et d’entrain qu’on ne pensait guère qu’il allait nous quitter de sitôt. Et pourtant, on le savait fatigué!
Avec sa disparition, c’est un nouvel érudit arabe de la trempe de Abed El Jabri qui va manquer à la culture arabe contemporaine.


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