-
Cancer du col de l'utérus : Les Etats-Unis approuvent un outil de dépistage à domicile
-
Détention de Sansal: Ses filles "impuissantes" en République tchèque
-
Le président Trump s'émeut de la faim à Gaza, où Israël poursuit ses frappes meurtrières
-
L'Inde veut que le FMI cesse ses prêts au Pakistan : Islamabad dénonce un appel "désespéré"

Dans un rapport rendu public dimanche lors d’une conférence de presse à Doha, l’organisation de défense des droits de l’Homme a également exhorté la Fifa à faire pression sur le richissime émirat gazier pour qu’il améliore les conditions des ouvriers étrangers, majoritairement asiatiques.
«Nos conclusions montrent un niveau alarmant d’exploitation dans le secteur de la construction au Qatar», a déclaré le secrétaire général d’Amnesty, Salil Shetty, à l’occasion de la publication du rapport de l’organisation : «L’aspect sombre de la migration: pleins feux sur le secteur de la construction au Qatar avant la Coupe du Monde».
«Il est simplement inexcusable que tant de travailleurs immigrés soient impitoyablement exploités et privés de leur salaire dans l’un des pays les plus riches du monde», a-t-il ajouté.
Le rapport estime que l’exploitation des ouvriers «s’apparente dans certains cas à du travail forcé».
«La Fifa a le devoir d’adresser un message fort selon lequel elle ne tolèrera pas les violations des droits de l’Homme sur les chantiers liés à la Coupe du monde» de football, a-t-il dit.
Le président de la Fifa Sepp Blatter avait indiqué au terme d’une visite le 9 novembre à Doha que les responsables du Qatar avaient promis que «les lois sur le travail seront amendées ou sont déjà en cours d’amendement».
Dans son rapport, fruit d’une longue et laborieuse enquête, Amnesty cite divers abus contre les expatriés au Qatar, incluant «le non-paiement de salaires, des conditions de travail dures et dangereuses, et des conditions de logement scandaleuses», parfois sans climatisation dans une chaleur étouffante.
L’organisation souligne que «des dizaines» de travailleurs étrangers ont été bloqués pendant des mois par leurs employeurs au Qatar, seul pays du Golfe, outre l’Arabie Saoudite, à imposer des permis de sortie aux expatriés.
M. Shetty a cité l’exemple d’un groupe de quelque 70 ouvriers du Népal, du Sri Lanka et d’autre nationalités rencontrés vendredi. «Ils travaillent pour une compagnie qui bâtit des tours prestigieuses à Doha, et ils n’ont pas été payés depuis neuf à dix mois et n’ont plus de quoi manger», a-t-il dit.
En outre, plusieurs ouvriers au Qatar ont dénoncé de mauvaises conditions de sécurité et d’hygiène, selon le rapport. Il cite un responsable du principal hôpital de Doha selon lequel «plus de 1.000 personnes ont été admises en 2012 dans l’unité de traumatologie à la suite de chutes au travail».
Le Qatar a indiqué avoir mandaté un cabinet d’avocats international pour enquêter sur les allégations d’abus, mais a rejeté les accusations d’esclavagisme moderne. En réaction au rapport d’AI, le gouvernement de Doha a annoncé joindre les conclusions de l’organisation à l’enquête «indépendante» menée par ce cabinet d’avocats.