
Eldorado pour d’innombrables immigrants africains, la première économie du continent n’a rien d’une parfaite terre d’accueil. Au contraire. Selon Amnesty, «les pratiques discriminatoires et les violences ciblées à l’égard des demandeurs d’asile et des réfugiés se sont multipliées» en 2012, et la réforme du système d’asile se traduit par des «difficultés accrues». Les autorités voudraient, sur le modèle européen, déplacer les services d’asile au plus près des frontières terrestres pour créer des sortes de camps aux points de passage des arrivants étrangers. Plusieurs services d’accueil des réfugiés ont ainsi été fermés dans des grandes villes du pays, avant que ces décisions ne soient battues en brèche par des associations qui ont saisi la justice, rappelle Amnesty. Le rapport répertorie aussi un nouvel épisode de pillages et destructions de magasins fin juin 2012 dans la province de l’Etat libre (centre), qui a entraîné le déplacement de 700 personnes, pour la plupart Ethiopiens. «Dans ce cas comme dans de nombreux autres, la police a tardé à réagir, se rendant parfois même complice des violences, selon de nombreux témoignages», accuse Amnesty. «Dans la province du Limpopo (nord, ndlr), dans le cadre de l’opération Hard Stick («Matraque dure», ndlr), la police a fermé d’office au moins 600 petits commerces appartenant à des demandeurs d’asile ou des réfugiés», remarque aussi Amnesty, critiquant des descentes menées «sans discernement» avec, à la clef, des marchandises confisquées, des insultes xénophobes et pour certains la perte de tout moyen de subsistance, une amende et de la détention.