D'intenses bombardements aux roquettes de type Grad et des tirs soutenus de mitrailleuses lourdes étaient entendus depuis Yefren, à une quinzaine de kilomètres au nord. Déjà un blessé a été transporté depuis le front à l'hôpital de Yefren et «d'autres attendent dans la plaine», a indiqué un ambulancier.
Les combats se situent à Bir Al-Ghanam, au nord de Bir Ayad --position située sur la route de la capitale et prise par les rebelles depuis trois semaines--, selon la rébellion.
Les insurgés ont étendu leur mainmise sur les montagnes berbères en s'emparant la semaine dernière de la zone allant de Zenten à Yefren, à environ 80 km sud de Tripoli.
Fin avril, l'Otan avait mené des raids sur la région de Bir Al-Ghanam. Par ailleurs, le comité des médiateurs de l'Union africaine sur la Libye, composé de cinq chefs d'Etat, a entamé des discussions dimanche à Pretoria sur les efforts destinés à mettre fin à la guerre dans ce pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dirige le groupe de chefs d'Etat qui comprend les dirigeants de quatre autres pays: Jacob Zuma (Afrique du Sud), Denis Sassou Nguesso (Congo), Amadou Toumani Touré (Mali) et Yoweri Museveni (Ouganda).
La réunion intervient juste avant le 17e sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Malabo, en Guinée Equatoriale du 30 juin au 1er juillet à l'heure où la crise libyenne divise de plus en plus les pays du continent. L'UA a proposé une «feuille de route» pour mettre fin au conflit, acceptée par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi mais rejetée par les insurgés, combattant depuis février le régime de M. Kadhafi, dont les forces sont visées depuis mars par les frappes d'une coalition internationale.
Cette feuille de route prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
Sur un autre plan, un bateau affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé dimanche à Tripoli en provenance de la ville rebelle de Benghazi (est), avec quelques dizaines de familles à bord, a constaté un journaliste de l'AFP.
106 personnes, dont la plupart sont des femmes, hommes âgés ou enfants, bloquées à Benghazi depuis le début du conflit en Libye, ont retrouvé leurs proches après quatre mois de séparation.
Le bateau avait déjà emmené 296 personnes vendredi à Benghazi, dont 66 détenus libérés par le régime libyen. «Ce sont des familles qui ont été réunies après plusieurs semaines de séparation en raison du conflit», a indiqué à des journalistes un porte-parole du CICR, Robin Waouda.
Les listes des personnes transférées à Benghazi ou à Tripoli «ont été approuvées au préalable par le régime et par la rébellion», a ajouté M.Waouda.
Sur le quai, Mohamed, la cinquantaine, attend sa soeur et sa mère.
«Je ne les ai pas vues depuis quatre mois et les communications sont très difficiles avec Benghazi. Dieu merci. Le cauchemar est fini», a-t-il déclaré, larmes aux yeux. Certains passagers brandissaient des portraits du colonel Mouammar Kadhafi et des drapeaux verts libyens.