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A ces éléments, troublants, “Allen v. Farrow” superpose la propension supposée de Woody Allen à la manipulation, de la presse notamment, pour atténuer la portée des accusations et discréditer Mia Farrow. Le film va jusqu’à laisser entendre qu’il pourrait avoir fait dérailler les deux enquêtes officielles sur l’affaire, dont aucune n’a abouti à des poursuites. Plus globalement, le documentaire dénonce la culture de la domination masculine pré-MeToo, qui a permis à de nombreux hommes de pouvoir d’abuser impunément de leur position, parfois au vu et au su d’une partie de leur milieu professionnel. En outre, “Allen v. Farrow” aura une résonnance particulière en France, à l’heure où l’affaire Duhamel a déclenché une série d’accusations d’inceste visant des personnalités publiques. Les auteurs montrent aussi comment Allan Konigsberg, de son vrai nom, a continué à bénéficier du soutien indéfectible du monde du cinéma après sa mise en cause, tandis que Mia Farrow, privée de rôles, devenait, selon elle, persona non grata à Hollywood. Ce n’est qu’en 2017, à la faveur d’une tribune de Dylan Farrow, et du soutien public renouvelé de son frère Ronan, journaliste devenu héros du mouvement #MeToo, qu’acteurs et actrices ont pris publiquement leurs distances avec l’octogénaire, très isolé depuis.
Pour Kirby Dick, le propos est élargi au point que ce documentaire, qui porte pourtant le nom de Woody Allen, “n’est pas vraiment sur lui”, a-t-il avancé dans un entretien au Washington Post. “Cela parle d’un système”, a confirmé Amy Ziering. “Ce film touche à la complicité, le pouvoir de la célébrité, le pouvoir de la manipulation, la façon dont nous allons croire quelque chose qui sera suffisamment répété.” “Allen v. Farrow” est aussi une plongée dans l’univers de Dylan Farrow, qui se livre ici comme elle ne l’avait encore jamais fait auparavant, encore visiblement marquée, près de 30 ans après, par un profond traumatisme. “Il y a eu tellement de désinformation, (...) de mensonges”, dit celle qui est désormais elle-même mère. “On a douté de moi, on m’a mis sous un microscope, j’ai été humiliée”, tandis que son père adoptif “était en roue libre”. Reste l’absence pesante de Woody Allen lui-même durant ces quatre heures de réquisitoire impitoyable, même si sont intégrés des extraits du livre audio, lu par le réalisateur, de sa récente autobiographie, “Soit dit en passant” (2020). Aucun témoignage ne vient apporter la contradiction, son épouse Soon-Yi et son fils adoptif Moses, soutien public de son père par le passé, ayant refusé de collaborer au projet.