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Ali Sadouk dans ses Mémoires : Points communs


Libé
Dimanche 25 Juillet 2021

Ali Sadouk dans ses Mémoires : Points communs
Sans le connaître auparavant, ni à titre personnel ni à titre de lecteur puisque Ali Sadouk n’avait pas jusque-là publié de littérature, je viens de le découvrir très récemment à travers le récit de ses mémoires « Comme la vie passe.. » que j’ai lu d’un seul trait. C’est dire que j’ai découvert ainsi bien des points communs dans nos parcours respectifs alors que nous ne sommes pas de la même génération. J’ai beaucoup apprécié les deux premiers tomes de ses mémoires intitulés respectivement « Couvre-feu à derb Bouchentouf » et «Tranche de vie à Paris..» publiés à Tanger en 2019-20. La sortie du troisième tome des mémoires est prévue avant la fin de l’année.

Issu d’une famille originaire des Doukkala précisément de Sidi Bennour, Ali Sadouk est né à Casablanca en 1941. Ancien professeur à l’ISCAE, il a d’abord été inspecteur des télécommunications en 1963 après sa formation à l’école de l’ORTF à Paris, puis salarié bancaire dans deux banques marocaines. Voilà, en résumé, toute une vie de labeur, de rencontres et de voyages. En lisant son récit, évoquant une période passée, je découvre un peu ce que j’ai vécu plus tard. Quelquefois dans les mêmes lieux et presque dans les mêmes circonstances à quelques détails près.

La génération de l’Indépendance et celle d’avant ont presque tous connus ces mêmes déboires dus à la modeste situation sociale de la majorité des Marocains. Chemins difficiles et tortueux par lesquels toute une génération de jeunes est passée dans les trois décennies de 50 à 70. Mais c’était sans compter sur la volonté de fer qui les animait pour affronter les obstacles. Comme Ali Sadouk, j’ai connu cet itinéraire non linéaire. Et comme lui, de parents originaires d’El Jadida, je suis né à Casablanca où j’ai passé mon enfance. Le premier tome d’Ali Sadouk évoque le quartier casablancais de Franceville, quartier que j’ai bien connu puisque né à l’Oasis. Je revois, à travers les pages de narration, le paysage décrit de ces deux quartiers « européens » à l’époque considérée des années 50.

Dépassant le passage habituel et traditionnel de l’école coranique que toutes ces générations ont connu, l’autre point concerne la vie de l’auteur à l’internat d’un lycée dans les années 60, en l’occurrence le mythique lycée Moulay Abdellah à Casablanca. Expérience que j’ai vécue dans les années 70 à l’internat du lycée Imam Malik dans la même métropole.
Le troisième point concerne le travail de l’auteur, pendant une certaine période, à la RTM à Rabat et ensuite à la station d’Ain Chok dans les années 60. Itinéraire que j’ai suivi aussi, plus tard, dans les années 70. Je revois aussi ces mêmes visages de vétérans de la radio que l’auteur a côtoyés tels Si Kadiri, responsable technique et le speaker et parolier feu Ahmed Zaki Boukhriss.

L’auteur des mémoires évoque ses études à l’annexe de la faculté de droit de Casablanca dont les locaux se trouvaient dans l’immeuble de la CTM. J’ai également connu ses locaux ainsi que l’amphi sis place Mirabeau et certainement certains professeurs dont Abderrahmane Amalou, Aziz Blal et Mohammed Lahbabi.

Le narrateur des mémoires nous emmène à travers Casablanca. Tant de rues, de places et de quartiers sont évoqués. De Franceville aux Crêtes, de Hay Mohammedi à derb Lkabir et de derb Ghalef à derbi Lihoudi. Ce dernier quartier qui, dit-on, fait référence à un Juif Marocain propriétaire des terrains sis sur la route de Médiouna jusqu’à la Régie des Tabacs et s’étendant vers la rue Kastalani et derb Martinet.

Ainsi, il ne faut pas croire que les deux tomes des mémoires se limitent à une sorte de souvenirs nostalgiques, au contraire il s’agit d’une relation comportant tant de détails et de faits historiques, sociaux, politiques, géographiques sur une phase de notre histoire régionale et nationale. Cet aspect mérite d’être souligné au regard de son utilité pour tout chercheur ou simple lecteur.
 
Mustapha JMAHRI


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