
Les négociations qui se sont engagées après l’enlèvement le 16 septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, des quatre salariés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Atom, Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret et Thierry Dole, sont particulièrement laborieuses.
«Qu’est-ce qui bloque ?», s’interrogeait mi-août la mère d’un des otages.
Alors qu’une nouvelle vidéo des otages, datée du 29 août selon l’un d’eux, a été diffusée la semaine dernière par les ravisseurs, les familles sont reçues jeudi au palais de l’Elysée par le président François Hollande.
«La principale difficulté dans ce dossier est la versatilité d’Abou Zeid, le chef d’Aqmi qui détient les quatre Français», estime le responsable de la sécurité d’un pays du Sahel.
Abou Zeid, un Algérien, est l’un des chefs les plus redoutés d’Aqmi, considéré comme responsable de la mort de deux otages occidentaux. Son chef direct, l’Algérien Nabil Makhloufi, alias Nabil Abou Alqama, qui coordonnait les actions d’Al-Qaïda dans le nord du Mali, est mort le week-end dernier dans un accident de la circulation.
«Abou Zeid est tantôt prêt à discuter, tantôt il ferme les portes, comme si le temps jouait en sa faveur, sans oublier qu’il prend aussi un peu les otages comme des boucliers pour éviter un éventuel bombardement de ses bases», ajoute le responsable de la sécurité sahélien.
Car la situation est en train d’évoluer: après la prise le 1er septembre de Douentza, ville stratégique dans le centre du Mali et proche du Nord, les autorités de transition de ce pays ont fait formellement appel à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour lui demander de l’aide pour la reconquête du Nord-Mali.
Une perspective encore lointaine, mais qui pourrait expliquer que les preneurs d’otages souhaitent se garantir des boucliers humains avant toute intervention militaire.