
M. Zebari avait pour sa part indiqué fin novembre que M. Arabi était attendu à Bagdad pour discuter de la tenue en mars prochain d'un sommet de la Ligue arabe dans la capitale irakienne.
Le 27 novembre, la Ligue arabe avait adopté des sanctions sévères contre la Syrie, les premières de cette ampleur à l'encontre de l'un de ses membres, prévoyant en particulier un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.
L'Irak, voisin de la Syrie, s'était dissocié de cette décision et avait indiqué qu'il ne l'appliquerait pas.
"Notre position est essentiellement économique: il existe un flux économique entre l'Irak et la Syrie, une frontière commune, et de toute façon cette décision affectera plus le peuple syrien que le régime», avait justifié le vice-ministre irakien des Affaires étrangères, Labid Abbawi.
Selon les statistiques des deux pays, les échanges commerciaux se sont élevés à 2 milliards de dollars en 2010 et devraient grimper à 3 milliards USD cette année.
Par ailleurs, le président syrien Bachar al-Assad a assuré qu'il n'était pas responsable des violences commises par ses forces, accusées par l'ONU d'être à l'origine d'une répression politique qui a fait plus de 4.000 morts depuis neuf mois, a rapporté mardi un journaliste américain. M. Assad a accordé un entretien exceptionnel à la chaîne de télévision américaine ABC News, qui devait le diffuser mercredi. La chaîne n'a pas révélé la teneur de l'entretien, mais un journaliste d'ABC a cité un extrait des propos de M. Assad lors d'un point de presse au département d'Etat. Selon lui, interrogé sur la répression, M. Assad a déclaré: «Je suis président. Je ne suis pas propriétaire du pays. Ce ne sont pas mes forces».
"Il y a une différence entre une répression politique délibérée et quelques erreurs commises par certains responsables. Il y a une grande différence”, a ajouté le président syrien.
En réaction, le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a estimé que M. Assad, que Washington appelle à quitter le pouvoir, avait eu moult occasions de mettre fin à la violence.
"Je trouve ridicule qu'il tente de s'abriter derrière je ne sais quel jeu de bonneteau et ose affirmer qu'il n'exerce pas d'autorité dans son pays", a déclaré M. Toner.
"Il ne fait rien d'autre que réprimer un mouvement d'opposition pacifique de la manière la plus brutale qui soit”, a-t-il ajouté.
ABC a annoncé mardi que sa journaliste vedette Barbara Walters, 82 ans, avait été reçue à Damas par le président syrien. La chaîne devait diffuser l'entretien sur son site internet mercredi à partir de 11H00 GMT puis sous forme d'extraits à partir de 12H00 GMT dans ses journaux télévisés.
Le régime syrien s'est dit lundi prêt à accepter sous conditions la venue d'observateurs de la Ligue arabe pour rendre compte de la situation sur place.