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le jeune auteur marocain Ahmed Mesk
vient de publier son premier roman
«Le premier jour d’un condamné». Entretien.
Libé : Votre premier roman s’inscrit-il dans le genre de l’autofiction ?
Ahmed Mesk : Il faut dire qu’outre les faits que j’ai connus dans ma vie, d’autres y sont transcrits. Et c’est en gros l’idée même de ce premier roman. S’engager dans une description de certains faits et des émotions qui s’en dégagent. Ahmed, personnage principal du roman se fait un plaisir, mais aussi une peine à illustrer quelques situations que lui et d’autres ont vécues. C’est dans l’identification à Autrui que se joue le pourquoi même de ce roman, qui se veut d’être un ensemble de « flashs » à peine décrits, pour laisser au lecteur libre cours à imager les dires des lignes proposées dans «Le Premier jour d’un condamné».
Ayant un caractère autobiographique, l’évidence a voulu que ce soit de l’auteur, qui n’est que moi-même, que l’histoire parle. Mon encre a décidé de jeter son ancre dans l’océan dont fait l’objet l’Université marocaine. Cet espace tant ignoré et délaissé par les plumes a suscité mon intérêt, surtout que j’en ai fait partie pour de longues années qui m’ont initié à mieux aborder la vie à travers les diverses personnalités que l’on peut y découvrir.
Au sein de cet espace où les lettres et les sciences humaines sont devenues matières de prédilection d’Ahmed, un rêve s’est vu naître comme par coup de baguette magique ou par la venue inopinée d’une conscience dont est source la lecture de certains grands de la plume philosophico-littéraire.
C’est en prenant plusieurs principes comme socle, qu’Ahmed commence à livrer une analyse de l’amour, de la trahison, de la philosophie hédoniste, de l’enseignement universitaire et pré-universitaire, de l’absurde, de l’humanité, de la vie, de la mort, de l’éthique et des valeurs…
En gros, entre l’Université où il a étudié, havre du savoir, et l’école où il va enseigner en pleines montagnes d’un patelin dans la région de Khénifra où il a été affecté après ses études à l’école des enseignants de Rabat, toute une initiation s’est faite, et toute une aventure où mélancolie, joie et déception sont au rendez-vous.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre et combien de temps cela vous a-t-il pris?
La rédaction de ce roman m’a pris presque une année, à raison d’un mois par chapitre. Ajouter à cela le suivi, la relecture et une révision de deux mois. Pour ce qui est de l’idée d’écrire ce roman, mon premier d’ailleurs, elle a surgi du frottement au contexte universitaire qui m’a accueilli après avoir échoué dans le projet d’intégration d’une école de grande réputation. Toutefois, croyant que je me suis fait avoir par le destin, je me suis rendu compte de la chance que l’être humain avait dans le fait de « guider son destin mais de ne jamais pouvoir l’obliger », pour la simple raison que cette station, la Faculté des lettres et sciences humaines d’Ain Chok en l’occurrence, m’a été d’une très grande utilité, voire le stimulus même de mon envie d’écrire un roman loin d’être lié à une littérature d’évasion pour épouser celle de l’engagement.
Pourquoi avoir choisi comme titre «Le premier jour d’un condamné» ? Cela ne rappelle-t-il pas le livre de Victor Hugo?
Oui, en effet, «Le Premier jour d’un condamné» s’apparente au «Dernier jour d’un condamné» de Victor Hugo au niveau du titre. Cependant, il faut dire que mon choix du titre est loin de connoter le «pessimisme» car c’est à une libération à laquelle le condamné (Ahmed) doit s’attendre. Une libération tout en gardant la vie, contrairement à la libération du condamné à mort de Victor Hugo qui trouve le trépas après avoir « épousé la veuve ».
Le « premier jour » est synonyme de « premières expériences » et de « premiers apprentissages ». Premier amour, premier rêve, première perte d’un meilleur ami, première déception, premier engagement, etc. Dans ce roman, il s’agit, à la manière “Bel Ami”, de Maupassant d’apprendre la vie et de s’y familiariser à partir d’elle-même. L’ascension sociale y manque certes, et ce n’était, à la base, pas l’objet de mon entreprise avant de débuter l’écriture de ce roman.
Avez-vous un deuxième roman en chantier ?
Oui. En tout cas, l’envie est présente. Elle s’est même déjà manifestée à travers le début de l’écriture d’un recueil de petites histoires desquelles il serait possible de tirer des idées, pour ne pas dire des leçons, et dont le titre sera « Situations ».
En parallèle, un projet d’ordre plus politique que littéraire est en chantier et qui porte le titre: «l’incommunication dans la communication politique comme facteur fondateur de l’abstentionnisme au Maroc ».