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Les talibans ont revendiqué l’attaque dans un appel téléphonique à l’AFP.
«Nous avons cinq cadavres à l’hôpital pour le moment, mais le nombre de morts est supérieur à vingt. Ce sont tous des civils. Le bilan est très élevé», a déclaré le général Ahmad Zia Yaftali, le médecin-chef de l’armée afghane.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Zemaray Bashary, a indiqué que 12 personnes avaient été tuées dans l’attentat et que 47 personnes avaient été blessées. «La plupart des blessés étaient dans un bus. Il y a des femmes et des enfants parmi les victimes», a-t-il ajouté.
Il n’est pas rare que les bilans de victimes soient contradictoires dans les premières heures qui suivent une attaque en Afghanistan. Et les déclarations du ministère de l’Intérieur ne prennent jamais en compte les éventuelles pertes de l’Otan. L’Otan s’est refusé à dire si elle avait perdu des hommes dans l’explosion, mais un photographe de l’AFP a pu voir un Humvee de l’armée américaine complètement détruit par l’explosion. L’ambassadeur italien dans la capitale afghane, Claudio Glaentzer, a déclaré à la chaîne de télévision italienne Sky TG24 que le kamikaze avait visé un convoi de troupes «américaines».
L’attentat s’est produit peu après 08H00 locales (03H30 GMT) tout près du palais Darul-Aman, sur un des axes principaux menant du centre de Kaboul à l’ouest de la capitale. Le quartier concentre également le parlement, le musée national, un hôpital tenu par des Occidentaux, un ministère et une université américaine. Les carcasses de minibus, d’un bus, de véhicules 4*4 et d’un Humvee jonchaient le site de l’explosion.
«Nous sommes sur place pour aider et enquêter, mais il est trop tôt pour dire s’il y a des victimes du côté de l’Otan», a dit un porte-parole de l’Alliance atlantique. Des soldats américains et des policiers afghans inspectaient le site alors que journalistes et badauds étaient maintenus à distance.
«Nous revendiquons cette attaque. L’attaque, qui était un attentat suicide à la voiture piégée a été perpétrée par notre moujahidine», a déclaré à l’AFP Zabihullah Mujahid, un porte-parole régulier du commandement taliban. Le kamikaze visait «les envahisseurs de l’Otan», selon ce porte-parole qui s’exprimait par téléphone depuis une localisation inconnue.
Les talibans, dont l’insurrection s’est intensifiée ces deux dernières années, lancent de plus en plus souvent des attaques suicide audacieuses au cœur même de Kaboul, censé être la ville la mieux protégée du pays.
A la mi-avril, les autorités avaient annoncé l’arrestation de neuf aspirants kamikazes qui projetaient des attaques contre des «cibles stratégiques» dans la capitale afghane.
Les suspects, âgés de 16 à 55 ans, avaient été interpellés au cours d’une opération qui visait notamment une école coranique dans la capitale afghane. Le 26 février, un commando de talibans a attaqué des maisons d’hôtes hébergeant des étrangers au cœur même de la capitale, tuant 16 personnes, dont sept Indiens, un Français et un Italien.
Le commandement des talibans afghans a annoncé récemment le lancement d’une série d’opérations de «jihad» - attaques, attentats et assassinats - visant les forces de l’Otan et plus généralement les étrangers présents en Afghanistan.
Ces opérations viseront notamment «les envahisseurs américains», les forces de l’Otan, «les espions se faisant passer pour des diplomates étrangers», «les larbins de l’administration Karzaï», les sociétés privées de sécurité, les sociétés étrangères de construction et «tous les soutiens des envahisseurs étrangers», avaient indiqué les talibans.