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Le Président a affirmé ne pas avoir révoqué le général McChrystal en raison d’«insultes personnelles», mais parce que la conduite de celui-ci n’avait pas été conforme aux critères requis. Dans une allocution à la Maison-Blanche, le Président a réclamé de son équipe une «unité dans l’effort» sur ce dossier. «Aussi difficile que ce soit de perdre le général McChrystal, j’estime que c’est la bonne décision à prendre pour notre sécurité nationale», a-t-il ajouté, non sans avoir rendu hommage à sa «remarquable» carrière. Mais il a aussi estimé que les propos du général avaient «érodé la confiance nécessaire pour que notre équipe travaille de concert à parvenir à nos objectifs en Afghanistan». «J’accepte volontiers un débat dans mon équipe, mais je ne tolérerai pas de division», a martelé le Président, qui venait de participer à une réunion sur l’Afghanistan et le Pakistan. Selon un haut responsable, le Président Obama, à cette occasion, a mis en garde ses collaborateurs contre toute «mesquinerie».
Mercredi matin, Barack Obama avait reçu en tête-à-tête et pendant une demi-heure le général McChrystal, rappelé en urgence après la publication de ses propos désobligeants envers des membres de l’exécutif dans le magazine Rolling Stone. Cet article revient sur les frictions apparues entre l’armée et la Maison-Blanche à l’automne, quand Barack Obama mûrissait sa décision d’envoyer des renforts en Afghanistan. Le général dit avoir trouvé cette période «pénible». Selon les propos retranscrits dans l’article, le général McChrystal et ses adjoints se sont aussi moqués du vice-Président Joe Biden, connu pour son scepticisme face à sa stratégie en Afghanistan. Le général, nommé il y a seulement un an à son poste par Obama, a assuré dans un communiqué qu’il avait démissionné par loyauté envers ses soldats et «pour voir la mission réussir», sans faire mention des déclarations qui ont provoqué sa perte. Le Président afghan Hamid Karzaï, qui avait manifesté son soutien mardi au général, «respecte la décision de Barack Obama», a immédiatement annoncé son porte-parole, saluant en David Petraeus un «général expérimenté».
Agé de 57 ans, ce général quatre étoiles est considéré comme l’artisan de la stratégie gagnante des États-Unis en Irak. Sa nomination devra être confirmée par le Sénat, où peu de voix s’élevaient mercredi contre ce choix. En attendant une confirmation qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine, le général britannique Nick Parker assurera l’intérim, a annoncé Downing Street. De son côté, le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, qui s’était lui aussi exprimé la veille en faveur du général McChrystal, a souligné que la stratégie de l’alliance en Afghanistan restait inchangée.
Les tensions entre l’officier et l’exécutif américain sont apparues au grand jour au moment où les forces internationales sont engagées dans deux offensives cruciales face aux talibans dans le sud de l’Afghanistan, et subissent de lourdes pertes : 290 militaires étrangers tués depuis le début de l’année, selon un décompte établi à partir du site indépendant icasualties.org. Elles interviennent aussi alors que de plus en plus d’élus au Congrès américain s’inquiètent d’un échec des opérations militaires et du retard d’une offensive dans la région de Kandahar (sud), fief des talibans.