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En effet, les voix qui sont opposées à la reconduction dudit accord et à la renégociation d’un nouvel accord qui s’inscrirait dans la même optique sont nombreuses.
Tel est le cas d’Abderrahmane El Yazidi, secrétaire général du Syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière, qui estime que le bon sens veut que le Maroc ne doive pas signer un nouvel accord puisque ses ressources nationales sont surexploitées et qu’il n’a plus de surplus à offrir à qui que ce soit. A ce sujet, il a révélé que sur les onze espèces démersales pêchées dans les eaux marocaines, cinq sont surexploitées et quatre sont pleinement exploitées. Il a également souligné que les évaluations effectuées auparavant ont démontré que l’effort de pêche a atteint un seuil maximal et que l’épuisement total des stocks n’est pas si loin. «Je crois que le Royaume a le devoir de procéder, avant toute négociation, à une évaluation scientifique rigoureuse de sa richesse halieutique et tout responsable qui négociera avec l’UE sans avoir pris connaissance de ces réserves, commettra un crime contre le pays et les prochaines générations», a-t-il lancé.
Le secrétaire général du SNOMPH s’est même interrogé sur l’utilité de la reconduction d’un tel accord puisque ses retombées politiques et économiques se sont avérées très minces. « Je ne crois pas que le fait de priver le Maroc des 36 millions d’euros attribués par l’EU va changer grand-chose. S’agissant du soutien politique, je pense que ce qui s’est passé dans l’enceinte du Parlement européen lors de la discussion de cet accord, montre bien qu’on est loin du compte et qu’il risque de nous pousser à faire quelques malheureuses concessions», a-t-il précisé.
Notre source va plus loin. Elle se demande même pourquoi d’aucuns croient que les Marocains ne sont pas en mesure de développer le secteur sans l’appui de l’Europe. D’après lui, les professionnels nationaux disposent du savoir-faire et de l’expertise nécessaires à une bonne gestion et à une exploitation rationnelle du secteur.
Pourtant, M. El Yazidi estime que s’il y a accord, il faudra que ce dernier exclue les zones surexploitées et qu’il impose le débarquement des prises sur le territoire marocain et que chacun des bateaux de pêche européen dispose d’un observateur scientifique.
Notre source soutient également que le Maroc doit, lui aussi, diminuer le nombre de pêcheries et augmenter les prix des poissons pêchés.
Même jugement chez d’autres professionnels qui sont défavorables à la conclusion de tout accord de pêche avec l’UE. Pour eux, le réalisme politique et économique, dans le contexte actuel, impose au Maroc et à l’UE d’initier une nouvelle démarche basée sur un partenariat qui abolisse l’extraction de la ressource halieutique et privilégie l’investissement européen dans la valorisation des produits de la mer et le développement de leur industrialisation.