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Abdelhamid Jmahri, membre du Bureau politique de l’USFP : “Le souci démocratique est une nécessité géopolitique incontournable”


Propos recueillis par Rida ADDAM
Lundi 7 Mars 2011

Abdelhamid Jmahri, membre du Bureau politique de l’USFP : “Le souci démocratique est une nécessité géopolitique incontournable”
Dans une interview accordée à Libé,
Abdelhamid Jmahri, membre du Bureau politique de l’USFP, nous rapproche davantage
des raisons
de la participation marocaine
à ce meeting maghrébin initié vendredi dernier
par le FFS algérien.
Des messages forts
et des convictions partagées dont Jmahri nous fait part. Interview.

Libé : Dans quel cadre peut-on inscrire votre participation au meeting d’Alger?

Abdelhamid Jmahri : En solidarité avec le peuple libyen, nous avons répondu à l’appel de nos camarades du Front des forces socialistes (FFS). Surtout que l’initiative est d’une grande importance vu la forte participation des partis progressistes du Maghreb arabe, à savoir le PPS, des partis tunisiens et des militants progressistes des trois pays.
Je note également que le meeting du FFS a connu un grand succès. Surtout que le parti n’avait plus rien organisé depuis 2001 vu la crise qui avait frappé le pays voisin et dont le retombées continuent d’avoir un impact sur la situation de ce pays. La presse algérienne en a fait un tapage médiatique. La mobilisation des militants du FFS et de tous les progressistes qui nous ont réservé un accueil très chaleureux est inestimable. La grande salle qui a abrité l’événement était archicomble. L’échange entre les militants algériens et les délégations marocaine et tunisienne était d’un haut niveau dès les premiers instants de notre arrivée à Alger. Ce qui a créé une ambiance agréable pour favoriser cette action politique et militante. D’autant plus que tous les débats tournaient autour d’un sujet factuel qui réunit tous les peuples maghrébins, arabes et même du monde, à savoir la crise libyenne. Cette crise caractérisée par l’oppression et la boucherie perpétrées par le régime Kadhafi qui ne cesse de massacrer des vies pour se maintenir au pouvoir. Un régime qui refuse d’adhérer aux mutations que connaissent les sociétés arabes assoiffées de démocratie et de droits. Une revendication commune d‘ailleurs de tous les peuples maghrébins. Pour s’en apercevoir, il suffit de voir ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte. La résistance de l’opposition libyenne malgré l’offensive de l’armée de Kadhafi prouve que les peuples maghrébins sont unanimes et convaincus de l’importance de la démocratie pour le développement de la région. Celle-ci est appelée à mettre fin à ses conflits pour une union qui ne tarderait pas à se faire dans ce climat d’éveil des populations. Et ce, loin des intérêts personnels des dirigeants mégalomanes, égoïstes et têtus qui ont conduit la région vers un gouffre sans fin.

Qu’est-ce qui vous pousse à croire tellement à l’union entre les pays maghrébins alors que les conflits entre voisins sont exacerbés?

C’est le rapprochement entre les composantes sociopolitiques en éveil en ce moment qui me réconforte.
Entre autres, le rapprochement entre les forces socialistes et démocratiques dans les pays du Maghreb eu égard à leur histoire et aux valeurs de liberté qu'elles partagent, va dans le sens de restaurer la paix et  d’envisager une nouvelle vision. Un nouveau regroupement régional est à l’horizon. Ce qui nous permettra de négocier avec la rive Nord de la Méditerranée de nouvelles relations basées sur des plateformes plus solides et plutôt réalistes.
Preuve à l’appui, l’accueil chaleureux que nous ont réservé à la fois les responsables du FFS algérien et le citoyen lambda, prouve cette volonté commune de renouer nos relations sur des bases fraternelles. Cet accueil est un message clair de la part de nos frères algériens, ce qui nous oblige tous à méditer et trouver des issues concrètes et rationnelles à cette impasse. La question ne relève plus des officiels. Les peuples de la région ont également leur mot à dire sur l’Union du Maghreb arabe devenue une nécessité. Je n’oublierai jamais l’ambiance qui a régné dans la grande salle du meeting quand j’ai soulevé la question de l’Union maghrébine. Unanimes sur la question, les milliers de participants ont manifesté leur volonté et leur engagement pour réussir ce projet avorté depuis sa naissance par des chefs d’Etat irréfléchis qui refusent d’admettre les droits des pays de la région. Des droits élémentaires relatifs à l’intégrité territoriale des pays maghrébins qui n’arrivent toujours pas à tracer leurs frontières, aux échanges économiques souvent annihilés par des visées politiques n’ayant lieu d’être. Les exemples ne manquent pas dans ce sens. Mais, grâce à  l’actuel réveil démocratique dans la région, les peuples se sont aperçus de la manipulation de certains chefs d’Etat qui les entraînaient dans des conflits régionaux pour parvenir à leurs fins.
Sur ce, nous espérons que les peuples algérien et tunisien réussissent leur changement démocratique. Ce qui donnerait certainement naissance à de nouvelles plateformes pour les relations bilatérales des pays du Maghreb. L’histoire prouve que ce sont les démocraties qui forment des blocs et non l’inverse. Le souci démocratique est donc devenu une nécessité géopolitique incontournable.

Comment comptez-vous concrétiser cette nouvelle option dans les relations bilatérales des pays maghrébins? 

Je rappelle que nous avons toujours œuvré dans ce sens avec nos camarades progressistes de la région. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous sommes donné rendez-vous très bientôt au Maroc pour développer une nouvelle approche concrète quant à nos relations et coopération.

Parlant de démocratie, le meeting a eu lieu à la veille du rendez-vous hebdomadaire des militants des droits de l’Homme algériens qui revendiquent des changements démocratiques et l’avènement d’un système plus ouvert. Qu’en pensez-vous?

Nous avons constaté que le meeting a été bien encadré. Il y a avait partout un dispositif sécuritaire important. Ce que nous avons trouvé normal, surtout que le pays voisin avait sombré pendant de longues années dans une guerre civile dont le citoyen algérien porte toujours les séquelles. Surtout qu’elle a provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes et la disparition de quelque 20 mille citoyens dont les familles ont également fait part au meeting. C’est d’ailleurs le premier meeting du FFD depuis les élections de 2001. Ce qui lui donne un climat un peu tendu et un caractère spécial. D’où, l’inquiétude des autorités algériennes. Mais cela n’a entamé la mobilisation des militants venus de partout manifester leur mécontentement contre les régimes libyen et algérien. Des slogans ont été scandés contre le régime d’Alger sans que cela suscite l’intervention des forces de l’ordre. On doit souligner que les militants du FFS et les associatifs des droits de l’Homme algériens sont convaincus que leur lutte pour la démocratie ne doit en aucun cas suivre la voie de leurs homologues égyptiens ou même tunisiens. Sachant que le pays traîne toujours les séquelles de la guerre civile. Ils sont conscients que le cas algérien est spécifique ; il ne s’agit pas de renverser un président pour arriver à leurs fins étant donné la complexité du régime
. Il y a l’influence de l’armée aussi et des lobbies qui exercent des pressions sur la présidence. Ce sont eux qui détiennent le pouvoir. Un constat que les progressistes du pays prennent en considération.


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1.Posté par Boumed le 08/03/2011 05:40
Bravo Mr Djmahri, yes we can, nous devons forcer le changement de nos systémes et avoir le courage de le déclarer en face des tenants des pouvoirs au Maghreb, car vous ne citez que l'Algerie et la Tunisie dans votre interview.
Le systéme marocain doit aussi changer, n'ayons pas peur des mots, Si nous avons envie de donner une vraie vie à nos enfants, il ne faut craindre ni la mort, ni la loi du plus fort.

j'ai été trés heureux de lire tout le bien que vous pensez de notre société aprés votre passage
à la salle Atlas d'Alger, et comme vous, je souhaite un Maghreb uni qui est notre seule assurance pour l'avenir.

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