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Parmi les chanteurs qui ont marqué la chanson marocaine pendant cinq décennies et qui continuent à nous enchanter, bien que de plus en plus rarement, Abdelhadi Belkhayat est dans tous les esprits. Et pour cause, ce chanteur à la voix unique, nous a émerveillés avec des succès qui ne s’oublient pas ; des succès qu’on écoute toujours non sans nostalgie. On n’est pas près, en effet, d’oublier « Al Kamar Al Ahmar », « Achati’e », « Roumouch » et les succès plus récents comme « Ya daklinsane » et « Matakchi biya ».
D’aucuns se demandent s’il y a rupture entre l’époque précédente et celle d’aujourd’hui et si cette rupture annonce la mort de ce qu’il était convenu d’appeler chanson moderne. Des chanteurs anciens se plaignent du fait que les pouvoirs publics n’interviennent pas pour redonner vie à ce genre de chansons. Seulement, on semble oublier que les temps ont changé et que les nouvelles générations ont d’autres goûts qui diffèrent complètement de ceux de leurs aînés. D’ailleurs, ce changement ne concerne pas seulement l’art d’une façon générale, mais touche le comportement, le style de vie et la conception même de l’art.
Abdelhadi Belkhayat, lui, ne s’est jamais plaint de quoi que ce soit, étant convaincu qu’il a bien accompli sa mission mais ne range pas pour autant ses armes. Il continue mais il se consacre plus au chant religieux, notamment le style soufi.
En effet, depuis le grand succès de son album « Al Mounfarija », il s’est investi dans les textes à teneur philosophico-religieuse et actuellement il travaille sur deux chansons qui s’inscrivent dans ce cadre. La première s’intitule « Rabbi Moulay », écrite par Ali Haddani et composée par Ahmed Alaoui. La deuxième a pour nom « Addouaâ Annaciri », dont les paroles sont d’Ahmed Naciri et la composition de Belkhayat.
Un autre succès en vue si l’on prend en considération l’expérience avec « Almounfarija », surtout que Abdelhadi Belkhayat a l’habitude d’affiner ses chansons avant de les lancer.
Ainsi l’absence de certains vétérans n’est pas toujours due à une quelconque conjoncture mais plus à la volonté d’apporter du nouveau, un style qui a ses amateurs et qui apparemment n’aura pas de problème pour être produit et distribué.
Il serait malheureux qu’un tel chanteur abandonne pour des raisons qui ne sont pas toujours justifiables. C’est pour cela que Belkhayat, fort de l’estime et du respect du public, semble prendre un peu de recul pour mieux jauger la scène et continuer d’enchanter ses nombreux admirateurs. Une voix comme celle d’Abdelhadi est à même de transcender les conjonctures les plus difficiles, car c’est une voix solide comme un roc et, de ce fait, n’est pas touchée par l’usure du temps.