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Libération : Pourquoi avoir choisi pour 2025 le thème «Les valeurs et la migration » ?
Abdelaziz Ossaih : Ce thème reflète un engagement culturel et humain essentiel face aux défis actuels des migrations – économiques, climatiques ou politiques. Il met l’accent sur la dimension humaine de la migration, porteuse de valeurs comme la solidarité, la tolérance et la dignité. Cette année, le festival innove en réunissant plus de vingt artistes nationaux et internationaux à Agadir, qui devient un lieu d’échanges culturels via deux espaces artistiques distincts. L’exposition inaugurale sur le séisme d’Agadir en 1960 fait le lien entre mémoire collective et migrations, tandis que tables rondes et ateliers ouverts favorisent le dialogue.
Quelles sont les nouveautés de cette édition ?
La programmation 2025 offre une expérience inédite avec deux scènes indépendantes, une diversité artistique mêlant musique, performance et arts visuels, et une exposition photographique sur le séisme d’Agadir. Des ateliers et tables rondes permettront un échange direct sur les thèmes de la migration, des valeurs et du vivre-ensemble. Des hommages aux artistes locaux renforceront aussi le lien entre patrimoine et ouverture internationale.
Quels sont les principaux défis pour organiser un tel événement aujourd’hui ?
Les défis sont multiples : logistiques (installation de deux espaces, gestion des déplacements internationaux, sécurisation des lieux), humains (mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire, gestion des relations partenaires) et financiers (financements limités, recherche de partenariats sans compromettre l’identité du festival). Malgré cela, l’engagement de l’équipe et le soutien local ont permis de transformer ces contraintes en opportunités.
Comment concilier ambitions artistiques et budget limité?
Nous privilégions l’impact culturel plutôt que la dépense. Le choix des artistes se fait aussi en prenant en considération leur diversité et leur capacité à toucher différents publics. Nous innovons grâce à des partenariats avec des artistes indépendants, à l’utilisation d’espaces locaux pour réduire les coûts, et au recours aux bénévoles. La rigueur dans la gestion des ressources permet d’offrir une expérience riche, sans luxes superflus, mais avec un vrai message artistique et social.
Comment le festival a-t-il évolué depuis ses débuts ?
Le festival a vu son public croître, en particulier parmi les jeunes et amateurs de la culture locale. Sa programmation s’est diversifiée, mêlant traditions et modernité, avec des artistes de plus en plus variés. Son impact local s’est renforcé, valorisant l’identité culturelle amazighe, favorisant le tourisme culturel et stimulant l’économie locale via les initiatives jeunesse et la coopération avec les acteurs du territoire.
Propos recueillis par Hassan Bentaleb