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A l’issue du scrutin décisif de septembre prochain, la «mère Austérité» de l’UE pourrait survivre à la crise contrairement à nombre d’autres dirigeants européens, du Français Nicolas Sarkozy à l’Espagnol José Luis Zapatero.
Son principal rival, le social-démocrate Peer Steinbrück, pénalisé par un mauvais début de campagne, est nettement distancé dans les sondages.
En imposant une cure de rigueur à l’Europe, Angela Merkel, qui dirige depuis sept ans la première économie européenne, a séduit une grande partie des Allemands, jusqu’ici épargnés par le marasme économique et convaincus d’avoir réalisé avant les autres des réformes douloureuses mais nécessaires.
Les 4 et 5 décembre, à Hanovre (nord), les délégués de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) devraient la reconduire à la tête du parti qu’elle dirige depuis 12 ans. Le 9 décembre, ce sera au tour des sociaux-démocrates d’introniser leur candidat à la chancellerie, Peer Steinbrück, l’ancien ministre des Finances du premier gouvernement Merkel (2005-2009) du temps de la «grande coalition» droite-gauche.
Les législatives devraient se dérouler le 22 septembre 2013, a annoncé mercredi une source proche du gouvernement.
Dans une récente étude Infratest, le candidat SPD recueillait 50% d’opinions favorables, loin derrière les 68% de la chancelière qui domine le classement des personnalités politiques allemandes. Ces élections sont «un combat entre la CDU et le SPD, pas entre Merkel et Steinbrück», souligne Gero Neugebauer de l’Université libre de Berlin. Néanmoins, «la CDU va mener une campagne fortement axée sur la chancelière», ajoute le chercheur. La CDU est actuellement créditée de 37% des intentions de vote, le SPD 26%, selon un sondage publié mercredi. Le score des autres partis, notamment des Verts, sera déterminant pour la formation d’une nouvelle coalition. Or, les libéraux du FDP, partenaires mal en point de Mme Merkel, ne sont pas certains de pouvoir former une nouvelle majorité avec la CDU qui devrait alors se chercher un autre allié.
«Le SPD va tout faire pour empêcher la formation d’une nouvelle coalition avec Merkel», analyse le politologue Gerd Langguth. Les sociaux-démocrates, qui ont jusqu’ici plutôt soutenu la politique européenne de la chancelière, sont plombés par un début de campagne raté de M. Steinbrück, embourbé dans une controverse autour de conférences rémunérées. Contesté par l’aile gauche du SPD qui lui reproche certaines prises de position libérales, Peer Steinbrück risque de ne pas «avoir tout le parti derrière lui», selon M. Langguth. Sûre d’elle, la chancelière proclame que son gouvernement est «le meilleur que l’Allemagne ait connu depuis la Réunification», s’appuyant sur des statistiques économiques à faire pâlir d’envie ses voisins. Son rival a beau marteler que le gouvernement de Mme Merkel n’est pour rien dans les bons chiffres actuels et qu’il récolte les fruits de réformes faites par le chancelier SPD Gerhard Schröder, il ne convainc pas.
Si Mme Merkel bénéficie d’une popularité sans équivalent pour un chef de gouvernement allemand depuis la Seconde Guerre mondiale, son parti fait pourtant grise mine.
Depuis les législatives de 2009, la coalition gouvernementale a enchaîné les revers dans les scrutins régionaux avec des scores médiocres. Elle a perdu un bastion historique avec le Bade-Wurtemberg et subi une gifle en Rhénanie du Nord-Westphalie, Etat régional le plus peuplé avec 18 millions d’habitants. Quant au FDP, évincé de six parlements régionaux depuis 2009, il «se bat maintenant pour sa survie», dit Gerd Langguth. Droite et gauche auront une occasion de jauger leur rapport de force le 20 janvier à l’occasion des élections régionales en Basse-Saxe, où la CDU au pouvoir pourrait être détrônée par le SPD.