A l’impact des catastrophes et des conflits vient s ’ ajouter celui de la pandémie

L’OIM dresse un tableau sur la migration à travers le monde

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) vient de publier son rapport sur l’état de la migration dans le monde 2022. Il s’agit du 11ème rapport dans la série des rapports de l’OIM sur l’état de la migration dans le monde depuis 2000 et qui a pour vocation de faire mieux comprendre le phénomène migratoire partout dans le monde. Cette nouvelle édition révèle une montée en flèche des déplacements internes dus aux catastrophes, aux conflits et à la violence, à un moment où la mobilité mondiale est à l’arrêt en raison des restrictions de voyage imposées par la Covid-19. Libé décrypte la situation des migrants dans le monde, en Afrique et en Afrique du Nord.


Hassan Bentaleb
Vendredi 17 Décembre 2021

A l’impact des catastrophes et des conflits vient s ’ ajouter celui de la pandémie
« Une personne sur 30 quitte son pays pour aller vivre ailleurs ; l’Europe et l’Asie sont les premières zones d’accueil des migrants internationaux ; grande variété de la proportion de migrants internationaux d’une région à l’autre; une mobilité fortement déterminée par le lieu de naissance ;… », telles sont les principaux résultats du dernier rapport de l’OIM sur l’état de la migration dans le monde.

Selon ce récent document, le nombre de migrants internationaux dans le monde en 2020 s’est élevé à 281 personnes vivant dans un pays autre que leur pays de naissance en 2020, soit 128 millions de plus qu’en 1990 et trois fois plus qu’en 1970. Ces migrants  représentent 3,6 % de la population mondiale.

L’Europe et l’Asie, premières destinations

En 2020, l’Europe et l’Asie accueillaient, respectivement, quelque 87 et 86 millions de migrants internationaux, représentant 61% de la population mondiale totale de migrants. Ces deux régions étaient suivies par l’Amérique du Nord, avec près de 59 millions de migrants internationaux en 2020 (21%), l’Afrique (9%), l’Amérique latine et les Caraïbes (5%), et l’Océanie (3%).

Rapportée à la taille de la population dans chaque région, c’est en Océanie, en Amérique du Nord et en Europe que la part des migrants internationaux était la plus élevée, représentant respectivement 22%, 16% et 12% de la population totale. En comparaison, la part de migrants internationaux est relativement faible en Asie et en Afrique (1,8% et 1,9% respectivement) et en Amérique latine et dans les Caraïbes (2,3%).

L’Asie est la région qui a enregistré la croissance la plus notable entre 2000 et 2020 (74%, soit environ 37 millions de personnes en chiffres absolus), suivie par l’Europe, avec une augmentation de 30 millions de migrants internationaux, puis par l’Amérique du Nord (hausse de 18 millions de migrants internationaux) et par l’Afrique (augmentation de 10 millions).
La grande majorité des migrants ne franchissent pas de frontières ; ils sont beaucoup plus nombreux à se déplacer à l’intérieur des pays (on estimait à 740 millions le nombre de migrants internes en 2009). Il n’en demeure pas moins que l’augmentation des migrants internationaux au fil du temps est manifeste – tant en chiffres absolus qu’en proportion – et qu’elle est légèrement plus rapide que prévu par le passé.

Pays d’origine

En 2020, plus de 40% des migrants internationaux dans le monde (115 millions) étaient nés en Asie, principalement en Inde (le plus grand pays d’origine), en Chine et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, tels que le Bangladesh, le Pakistan et l’Afghanistan.
Les Etats-Unis d’Amérique sont le premier pays de destination des migrants internationaux depuis 1970
Le Mexique est le deuxième pays d’origine, et la Fédération de Russie le quatrième. Plusieurs autres pays européens comptent une population d’émigrants non négligeable, dont l’Ukraine, la Pologne, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Les Etats-Unis d’Amérique sont le premier pays de destination des migrants internationaux depuis 1970.
Depuis lors, le nombre de personnes nées à l’étranger résidant dans ce pays a presque quadruplé – passant de moins de 12 millions en 1970 à près de 51 millions en 2020. L’Allemagne, deuxième destination des migrants, a elle aussi enregistré une hausse au fil des ans, de 9 millions en 2000 à 16 millions en 2020.
 
Accès aux visas et passeport national

L'examen de la qualité de vie globale par pays et de la capacité de migrer en termes d'accès aux visas révèle que la disponibilité des options de migration est en partie liée à la loterie de la naissance et, en particulier, au passeport national du migrant potentiel. Par exemple, certains groupes de nationalités sont beaucoup moins susceptibles d'avoir accès aux visas et aux accords d'exemption de visas.

L’Indice de passeport Henley, un classement mondial des pays selon la liberté d'entrée de leurs citoyens, révèle, par exemple, que la capacité d'un individu à entrer dans un pays avec une relative facilité est à bien des égards déterminée par la nationalité. L'accès aux visas reflète également largement le statut et les relations d'un pays au sein de la communauté internationale et indique à quel point il est stable, sûr et prospère par rapport aux autres pays. Les données montrent également deux aspects : il existe des différences significatives entre les pays à niveau élevé de développement humain et les autres; et les pays considérés à développement moyen peuvent être simultanément d’importants pays d’origine, de transit et de destination.

Les nationaux des pays aux niveaux très élevés de développement humain peuvent voyager sans visa dans environ 85% de tous les autres pays du monde.

Ces pays sont également des pays de destination importants et populaires. Cependant, les restrictions de visas en place pour les pays à très bas niveaux de développement indiquent que les voies de migration régulière sont problématiques pour ces citoyens. Les voies irrégulières constituent probablement une option plus réaliste (sinon la seule) disponible pour les potentiels migrants de ces pays.

Hassan Bentaleb

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