
Deux heures après un dernier ultimatum du chef du gouvernement, les forces de l'ordre sont passées à l'action dans la soirée en investissant le parc Gezi qu'elles ont vidé en quelques minutes de ses milliers d'occupants en les noyant sous un nuage de gaz lacrymogènes.
Les tentes dans lesquelles les occupants du parc s'apprêtaient à passer une nouvelle nuit ont été détruites, leurs banderoles arrachées et des dizaines de personnes interpellées.
La police a poursuivi les manifestants dans toutes les rues environnantes jusque tard dans la nuit, y compris dans le hall d'un hôtel luxueux copieusement arrosé par les canons à eau de véhicules antiémeute et gazé.
A peine connue la nouvelle de l'évacuation du parc, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Istanbul.
La police est intervenue toute la nuit à grand renfort de gaz, de canons à eau et de tirs de balles en caoutchouc pour disperser la foule sur plusieurs artères de la ville, notamment près du Bosphore.
A l'aube, les camions de nettoyage et les bulldozers continuaient de s'affairer sur la place Taksim et dans le camp Gezi pour effacer les traces de la contestation qui a débuté le 31 mai et s'est soldée par quatre morts et plus de 7.500 blessés dans le pays.
A Ankara et à Izmir des milliers de personnes ont également manifesté en fin de soirée.
Samedi, le chef du gouvernement avait lancé un nouvel et dernier avertissement aux manifestants, lors d'un discours prononcé devant plusieurs dizaines de milliers de ses partisans réunis dans une lointaine banlieue d'Ankara.
Erdogan devait tenir hier après-midi une nouvelle réunion publique avec des dizaines de milliers de manifestants à Istanbul.