"Le dimanche 14, je défilerai seul, au nom de tous les citoyens que le régime prive de leur droit de manifester le 15", a déclaré Yunior Garcia dans un communiqué diffusé sur le compte Twitter d'Archipiélago, un groupe de débat politique qu'il anime et qui est suivi par 30.000 personnes sur l'île et à l'extérieur.
"Sans renoncer à notre droit à manifester, nous devons trouver une solution sage pour défendre nos droits et en même temps minimiser les risques" pour les personnes, a ajouté M. Garcia, qui a indiqué qu'il défilera dimanche une rose blanche à la main. "Je déteste la violence, c'est quelque chose qui me rend malade", a ajouté le dramaturge de 39 ans, disant craindre que le gouvernement communiste ne mobilise lundi les forces de l'ordre pour agresser des manifestants ou infiltrer des défilés pour provoquer des troubles.
Le communiqué précise toutefois que cette décision "n'empêche pas le reste des manifestants à travers Cuba d'exercer leurs droits, le 15, le 16 et les autres jours". Les organisateurs de la manifestation prévue à La Havane et dans six provinces, pour demander la libération des prisonniers politiques, ont maintenu leur appel pour lundi, malgré l'interdiction des autorités, qui les ont menacés de poursuites pénales.
"Yunior a toute notre affection, notre soutien et notre respect", ont déclaré dans un communiqué les coordinateurs de Archipiélago, car "nous sommes une plateforme d'action citoyenne et non une organisation de parti et prédéterminée par l'idéologie". Mais "nous jugeons nécessaire de réaffirmer notre appel à manifester pour le 15 novembre dans les provinces et régions de Cuba. Nous ferons de nouvelles propositions dans les prochaines heures " Le gouvernement cubain accuse les Etats-Unis de vouloir "déstabiliser" Cuba à travers cette mobilisation.
L'appel à manifester intervient cinq mois après les manifestations du 11 juillet qui avaient vu des milliers de Cubains descendre dans la rue aux cris de "Liberté" ou "On a faim". Ces rassemblements se sont soldés par un mort, des dizaines de blessées et l'arrestation de 1.175 personnes, dont 612 sont toujours emprisonnées, selon l'ONG de défense des droits humains Cubalex.