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«Ville à vélo» en est une. Ce projet que l’on doit à Kandara’Lab et #Casapocket, en partenariat avec l’Institut français de Casablanca, réunit chaque dimanche matin un groupe d’une vingtaine de cyclistes, une jauge réduite à une dizaine à cause des mesures sanitaires. Il est décrit comme «une invitation à découvrir une facette différente de Casablanca en la visitant en vélo». Autrement dit, mettre l’écologie au service du tourisme et d’une mobilité verte dans la ville. Une noble ambition appuyée par l’Institut français qui a lancé le 22 octobre courant le projet «Aujourd’hui dès demain», afin de promouvoir et de soutenir l’éco-citoyenneté et la transition écologique. Ou comment «repenser le développement urbain dans une démarche de ville durable et de qualité de vie, au cœur de la démarche de mobilité». Sur le papier, ces initiatives sont prometteuses. Mais dans les faits, elles se heurtent à une absence de volonté politique. A titre d’exemple, «Ville à vélo», qui entend donc promouvoir l’attrait touristique de la ville de Casablanca à travers des visites à vélo, souffre de l’absence d’aménagement adéquat et notamment de pistes cyclables. «Nos visites sont organisées dimanche matin tôt, pour profiter des routes désertes. Nous essayons également d'éviter certains grands axes trop fréquentés. En général, les dimanches matin c’est agréable, mais après, cela devient compliqué», nous avoue Samba Soumbounou, médiateur culturel et fondateur de KandaraLab (villes-cultures-patrimoine), qui porte le costume de chef de file lors des visites.
Dans une ville comme Casablanca, jouissant d’un richissime patrimoine culturel et touristique, il est tout de même frustrant de ne pouvoir en profiter à vélo que les dimanches matin à défaut d’en faire un moyen de locomotion quotidien. Quatre petites heures sur les 168 que compte une semaine. Et encore. Rien n’est moins sûr. Car il faut malgré tout s’en remettre à la mansuétude des automobilistes du dimanche. Pourtant, la pratique cycliste représente plus que jamais l’avenir de la mobilité urbaine. C’est un droit qui s’apparente aujourd’hui à un chemin de croix. Pour l’heure, à Casablanca, à mille lieues de plusieurs villes du Vieux Continent, la mobilité urbaine écologique est le dernier des soucis des décideurs. La Covid-19 n’y est pour rien. C’était le cas bien avant la crise sanitaire, comme en atteste le nombre dérisoire des pistes cyclables qui jonchent les routes de la capitale économique.
Pour Samba Soumbounou, l’implication des décideurs est bien évidemment capitale dans le développement de la pratique cycliste à Casablanca, mais pas que : «Il faut une rééducation et une sensibilisation au respect des cyclistes par les conducteurs. Il faut également réussir à convaincre les habitants de Casablanca qu’une mobilité alternative est possible. Ne serait-ce que pendant le week-end pour faire du sport, redécouvrir sa ville autrement à travers des circuits thématiques, joindre l'utile à l’agréable». Bref, il faudra, d’une manière ou d’une autre, réinventer la mobilité dans une ville où les rues sont à l’agonie, assaillies chaque jour par plus de voitures qu’elles ne peuvent absorber. Samba Soumbounou embraye : «L’idéal serait de pouvoir circuler partout à Casablanca à vélo, à n’importe quelle heure de la journée». Mais le chercheur en patrimoine sait que le chemin est encore long, tout en réitérant son envie de «sensibiliser tous les habitants de la ville sur la possibilité de profiter de Casablanca à vélo. En espérant que ça devienne une nouvelle habitude et pratique culturelle». On n’en demande pas tant.
Chady Chaabi