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Des gens qui courent partout, des policiers sur les dents encerclant les lieux, des pompiers à bout de force qui, après une lutte acharnée contre le feu, rangent leur matériel et se préparent à quitter les lieux, des habitants en colère qui récupèrent leurs objets et meubles épargnés par le sinistre, d’autres qui discutent inlassablement sur ce qui s’est passé jeudi ne sera pas un jour comme les autres. Il s’est annoncé sous de mauvais auspices. Ceci d’autant plus que l’origine de l’incendie demeure mystérieuse. Ce qui n’a pas empêché certains de mettre à l’index les bonbonnes de gaz.
Un membre du service de la police scientifique nous a déclaré qu’il était difficile d’identifier la source de l’incendie sur le champ et que l’enquête suit son cours. « Ce genre d’incendie pose un sérieux problème du fait de la particularité des lieux et de la difficulté de trouver des indices », affirme-t-il.
Quant à Hamid, un marchand de fripes de la place, il voit rouge. L’incendie a consumé toutes ses économies. Comme beaucoup de commerçants, il a perdu son commerce et la source de ses revenus. Le feu lui a tout pris au passage et le bilan est lourd. Mais, heureusement, il n’y a pas eu de pertes humaines. Tout au plus six blessés légers sont à déplorer.
Côté dégâts matériels, le feu a dévasté plus de 30 commerces et 15 baraques. Certains commerçants chiffrent les dégâts à 4.000.000 de DH, car l’incendie a coïncidé avec le début du froid, période où les commerçants font leurs emplettes. Pour Nourdine, un autre commerçant du quartier, c’est la catastrophe. « J’ai perdu pas moins de 100.000 DH. Maintenant, je n’ai plus rien. J’ai tout perdu. Je ne suis pas le seul dans ce cas», nous a-t-il précisé avant d’ajouter que « ce marché a plus de 40 ans d’existence » et qu’«il est temps que les autorités trouvent une solution à ce problème dont nous avons souffert et qui continue à nous faire souffrir. »
Sur le trottoir, Rachid observe avec amertume cette scène de désolation. Il est blessé au visage et à la main gauche. C’est grâce à lui et à beaucoup de jeunes du quartier que le feu a été maîtrisé, car ces jeunes qui connaissent bien le terrain ont prêté main forte aux agents de la Protection civile. Lesquels ont été, comme d’habitude, sévèrement critiqués. « C’est grâce à ces jeunes que le feu n’a pas pu se propager. Les pompiers n’ont pas été à la hauteur. Ils sont arrivés avec beaucoup de retard et ne semblaient faire que de la figuration, ou du moins le strict minimum », affirme Rachid. Il sera vite critiqué par un autre habitant : «Tu mens, les pompiers ont bien fait leur travail. Ils ont fait leur devoir comme il faut et on doit les remercier ». Rachid n’a pas beaucoup apprécié les propos de son voisin, comme en témoigne le regard de biais qu’il lui a jeté. Il se préparait à défendre son point de vue quand les policiers ont demandé à tout le monde de quitter les lieux pour faire un peu de ménage. Rachid a baissé la tête en murmurant : « Il est temps de chercher un toit pour la nuit ». Demain sera un autre jour.